Le président Aristide rejette toute responsabilité du pouvoir dans l’augmentation du prix du carburant.

Dans sa première prise de position depuis la décision gouvernementale adoptée il y a plus d’une semaine, le chef de l’Etat a accroché l’Opposition et la Société civile. Dans une conférence de presse donnée au Palais National , le jeudi 9 janvier 2003, Jean Bertrand Aristide a évoqué à nouveau la question des sanctions économiques et repris la formule en vogue chez les responsables du pouvoir à savoir “ ce n’est pas de ma faute “. Ainsi ,le chef de l’Etat décline toute responsabilité dans l’augmentation du prix du carburant. Au contraire, M. Aristide considère cette hausse décidée par le pouvoir Lavalas comme une décision responsable. Le président du 26 novembre parait tout miser sur le déblocage de 500 millions de dollars d’aide gelée – crise politique oblige- afin de résoudre le problème du carburant . Cette perspective ne semble pas être à court terme dans la mesure où le déblocage de l’aide internationale dépend de la formation du Conseil Electoral Provisoire et l’organisation d’élections démocratiques au plus vite. Ce projet est boudé par l’Opposition et au moins 184 organisations de la société civile pour l’heure. Pour sa première intervention sur la brutale augmentation du coût du carburant décidée le 31 décembre 2002 et mise en vigueur depuis le 1er janvier , Jean Bertrand Aristide n’a surtout pas promis une baisse du prix de l’essence sinon des discussions avec l’Association Nationale des Distributeurs de Produits Pétroliers (ANADIPP) sur sa marge de profit qui est de 7,31 gourdes sur la gasoline 95 tandis que l’Etat récupère 31,87 gourdes sur chaque gallon. Il a également évoqué des discussions avec le patronat pour un ajustement du salaire minimum actuellement de 36 gourdes. La nature et l’aboutissement de ces discussions ne sont surtout pas connus. Entre-temps, pour des salariés de 36 gourdes, la vie s’est comme arrêtée depuis cette crise qui ouvre la voix à l’anarchie notamment dans le secteur du transport en commun où règne la raison du conducteur.

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