Le président déchu Aristide dépose plainte à Paris pour enlèvement

Le président haïtien déchu Jean-Bertrand Aristide a déposé plainte contre X avec constitution de partie civile à Paris, notamment pour enlèvement, a-t-on appris mercredi ( 31 mars 2004) de source judiciaire. Cette plainte pour « menaces, menaces de mort, enlèvement et séquestration » a été déposée mardi par un avocat françaais, Me Gilbert Collard . Elle évoque l’ambassadeur de France en Haïti Thierry Burkard, l’ambassadeur des Etats-Unis James Foley, l’écrivain français Régis Debray et la soeur du ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, Véronique Albanel. Selon Me Collard, qui a rédigé la plainte pour le compte de l’ancien président, ces quatre personnes se seraient rendues coupables d’intimidations à l’encontre de M. Aristide dans le but de le pousser à quitter Haïti. « Nous avons reçu mandat de M. Aristide et de l’avocat américain qui s’occupe de ses intérêts, Me Ira Kurzban, pour déposer plainte contre toute personne qui se serait rendue responsable de l’enlèvement », a déclaré à l’AFP Me Collard. « A minima, la France, qui a soutenu cet enlèvement, s’en est rendue complice », soutient l’avocat marseillais. Plusieurs témoignages, des films et des photographies devraient être joints au dossier, a-t-il indiqué. Parallèlement, les avocats américains de M. Aristide conduisent une procédure similaire aux Etats-Unis, a ajouté Me Collard, sans autre précision. Pour le ministère français des Affaires étrangères, il y a bien eu une « démission formelle » d’Aristide. Mais pour Me Collard, sa démission, « la nuit, entre les mains de militaires en armes », n’était pas constitutionnelle. Un comité de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes, présidé par Régis Debray, s’était rendu à deux reprises à l’automne 2003 en Haïti. L’écrivain a effectué en mars une nouvelle mission « d’information et de réflexion » d’une semaine en Haïti. Jean-Bertrand Aristide se trouve en Jamaïque, où il est arrivé le 15 mars après avoir passé quinze jours en Centrafrique. Jean-Bertrand Aristide se dit « victime d’un coup d’Etat » et affirme être toujours « le président élu » d’Haïti. PARIS, 31 mars (AFP)

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