Le Président et le Premier Ministre rencontrent la famille d’Amiot Métayer

La présidence haïtienne et le gouvernement tentent de calmer la situation aux Gonaïves où des manifestations sont organisées pour réclamer le départ du président Aristide. Le dimanche 12 octobre 2003, le chef de l’Etat , Jean Bertrand Aristide et le premier ministre, Yvon Neptune, ont reçu les membres de la famille de l’ancien chef de l’armée Cannibale Amiot Métayer au Palais national. Les images ont été diffusées sur la télévision nationale tout au long de la soirée. L’on a pu remarquer la présence de la mère d’Amiot ( apparemment inconsolable) ainsi que de son frère cadet ,Butter Métayer qui avait ouvertement accusé le président Aristide d’implication dans le meurtre du puissant chef d’OP survenu le 21 septembre. A l’issue de la rencontre avec la famille Métayer, Jean Bertrand Aristide n’a fait aucune déclaration. Par contre, le frère cadet de Métayer a précisé que le président de la République a donné la garantie qu’une enquête est ouverte pour faire la lumière sur l’assassinat de Amiot Métayer qui est à l’origine des violences et de la contestation anti-Aristide enregistrées depuis le 23 septembre, un jour après la découverte du cadavre. Butter Métayer a ajouté que M.Aristide a indiqué que des mandats allaient être décernés contre les personnes citées par la clameur publique comme auteur et co-auteur du crime. Il a indiqué que la famille entendait obtenir justice. Après cette rencontre au Palais , Butter Métayer est retourné aux Gonaïves dans l’après-midi de dimanche en compagnie du représentant de l’Exécutif, Kettelin Thélémaque. A l’occasion d’une conférence de presse improvisée à Raboteau, le frère cadet d’Amiot Métayer a déclaré qu’il n ’avait pas foi dans la justice haïtienne et réitéré son appel au départ du Président Aristide. Butter Métayer qui serait détenteur de la carte de résidence américaine (green card) a indiqué qu’il a décidé de rester aux côtés de la population car il n’est pas question, dit-il, de négocier avec le Pouvoir et de trahir son frère. Pendant ce temps, un accord a été paraphé , samedi dernier, entre les forces vives de la Cité de l’Indépendance pour poursuivre la mobilisation en faveur de la démission du Chef de l’Etat. Cette revendication a trouvé écho au Cap-Haïtien, à Petit-Goâve , à Jacmel et à Saint-Marc. Dans cette ville du Bas-Artibonite , une forte tension a régné à la mi-journée suite à la tenue d’une manifestation de l’Opposition dispersée par la police pour éviter un affrontement avec les partisans du Pouvoir.