Le président Moise et ses reformes, un remède difficile à avaler

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C’est Me Fristo Canton qui l’a révélé lors de sa participation à l’émission Le Point sur Métropole jeudi ; c’est une frange du secteur privé haïtien qui a construit le Jovenel Moise qui dirige le pays aujourd’hui. Ce président qui a des œillères quand il parle de ses reformes, qui ne rate jamais une occasion de dénoncer un système « Peze Souse, des oligarques corrompus ou encore une couleuvre a 7 têtes » qu’il faut à tout prix combattre. Le chef de l’état aurait compris au beau milieu de son mandat que ceux qui l’ont porté au pouvoir ne voulaient que défendre leurs propres intérêts et qu’il fallait un divorce pour pouvoir réellement respecter ses engagements envers le peuple haïtien a affirmé Me Fristo Canton qui a tenu à préciser qu’il n’était pas conseiller du président ; En effet, à partir du mois d’octobre 2019, la communication de Jovenel Moise a connu un changement radical ; depuis sa fameuse phrase : suivez Mon regard appuyée par le slogan «ti rès la, se pou pèp la », le locataire du palais national a tout fait pour donner un ennemi à la population haïtienne et rallier les citoyens à sa cause. Adresse à la nation, dialogue communautaire, interventions dans des cérémonies officielles, tournées médiatiques, l’exécutif a tout fait pour vendre la parole sacrée du chef de l’état selon laquelle, il y a un secteur, des personnalités qui captent les maigres richesses du pays et lui, en bon petit David face a Goliath, il s’y oppose au profit de la grande majorité. Et comme pour s’assurer de réussir son coup, parallèlement aux accusations, l’ancien dirigeant de la firme Agritrans étale ses réalisations rendues possible, selon lui, grâce au divorce : l’électrification de certaines communes du pays, l’érection de barrages hydroélectrique notamment celui de Marion, la construction de routes sont parmi les trophées que le président ne cesse jamais d’exposer. Cependant, comme Noé avant le déluge, l’ancien protégé de Michel Martelly n’arrive pas à convaincre grand monde sur sa bonne foi et sa détermination sans faille pour rendre au peuple ce qui lui revient de droit. Jovenel Moise a beau parler, dénoncer, accuser, promettre et même démontrer, mais il reste aujourd’hui un président décrié, contesté dont le départ est réclamé par une opposition intransigeante. N’est-il pas opportun pour le palais national de se poser certaines questions : pourquoi le remède est si difficile à avaler s’il est autant efficace ? Le contenu est-il proposé dans une mauvaise enveloppe ? Est-ce le divorce qui est survenu trop tard ou tout simplement que les haïtiens ont tellement été dupés qu’ils ont du mal à croire qu’un président puisse vraiment penser à leur bien-être ? En attendant, le chef de l’état se lance dans une course contre la montre pour réussir en moins de deux ans ce qu’il n’a pas pu faire durant les trois premières années de son mandat. Luckner GARRAUDJournaliste Radio/Télé Métropole

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