L’Association des Professeurs de français d’Haïti (APROFH) a reçu, le 6 juillet dernier à Dakar (Sénégal), le prix Senghor-Césaire pour lequel un grand nombre de candidats issus de tous les continents concouraient. Ce prestigieux prix a été créé en 2009 par l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) dans le but de récompenser un travail remarquable réalisé dans le cadre de la promotion de la diversité culturelle et de la langue française. Le fait que cette haute assemblée ait décidé de le décerner à l’APROFH montre combien les efforts sont payants. En effet, cette structure associative, en dépit de sa jeunesse, a déjà pris plusieurs initiatives importantes pour la diffusion et la défense du français en Haïti. On peut citer, entre autres, celle baptisée par l’APROFH « Francophonie des écoles » où chaque année, en prélude à la Journée mondiale de la francophonie, nous organisons diverses activités et notamment des débats contradictoires portant sur des faits sociaux qui concernent les Haïtiens à l’intention des élèves du secondaire. Il s’agit, par ces tournois oraux, de susciter la prise de parole entre élèves et leur permettre d’avoir un rapport plus ludique, plus intime et plus naturel avec la langue française. Cette activité d’une grande richesse culturelle s’est déroule sur plusieurs semaines au sein des établissements scolaires publics et privés de Port-au-Prince lors de la première édition, puis dans d’autres villes de province. En 2008, la Télévision Nationale d’Haïti (TNH) avait couvert cet évènement culturel original et a rediffusé à plusieurs reprises les différentes phases du tournoi sur la demande répétée des téléspectateurs qui ont pu constater concrètement les capacités d’exposition, de synthèse et d’expression des jeunes haïtiens. Un grand nombre d’institutions scolaires de Port-au-Prince se sont appropriées cette activité depuis et l’ont intégrée à leur démarche pédagogique en vue de favoriser la prise de parole chez leurs élèves. D’autre part, dans le cadre de cette Francophonie des écoles, l’APROFH a aussi mis l’accent sur l’écrit puisque d’autres activités ont été organisées, notamment des concours de dissertations sur des sujets contemporains et un concours de critique littéraire à partir de romans publiés en français par des écrivains haïtiens. Ces activités ont permis d’initier chez les élèves la pratique de la lecture et de la recherche documentaire afin de les aider à développer leur sens critique et leur esprit d’analyse. En août 2009, pendant 3 semaines, entre autres séminaires de formation à l’intention des professeurs, l’Association des Professeurs de français d’Haïti a réalisé, conjointement avec le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Haïti (SCAC) et l’Institut français d’Haïti(IFH), une première Université d’été. Des professeurs de Port-au-Prince et des dizaines d’autres venus de Port-de-Paix, du Cap-Haïtien, des Gonaïves, de Jacmel, des Cayes et de Jérémie se sont rencontrés à l’Institut français pendant une semaine environ pour partager leurs expériences comme professeurs de français et aussi bénéficier d’une formation qualitative en assistant aux séminaires tenus par des formateurs venus de France sur la mise en œuvre de nouvelles approches pédagogiques dans la classe de langue qui devaient leur permettre d’améliorer la qualité de leur enseignement. Par ailleurs, trois membres de l’APROFH bénéficient d’une bourse de perfectionnement pour cet été, en France, dans le cadre du programme piloté par le Ministère des Affaires étrangères : PROFS EN FRANCE. A leur retour, ils auront à partager la formation reçue avec leurs collègues en Haïti. L’Association des Professeurs de Français d’Haïti a déjà rencontré des professeurs des Cayes, des Gonaïves, du Cap et de Port-de-Paix. En ces occasions, des conférences dont l’objectif consistait à exposer la philosophie du groupe ont été organisées. Les professeurs de français du Sud et de la Grande’ Anse, par exemple, sont en train de structurer leur branche régionale. Les actions de l’Association s’étendent au-delà de nos frontières. L’APROFH a déjà réalisé au cours de l’année 2009 un séminaire de formation d’une semaine pour des professeurs de français travaillant en République dominicaine. Selon le nouveau président de l’APROFH, M. Etienne Orémil qui a remplacé Pierre Richard Jean- Pierre, décédé au cours du séisme, le fait que l’APROFH ait obtenu ce prix prestigieux est une source de motivation qui va inciter l’Association à poursuivre certains de ses grands objectifs, à savoir : – rendre plus efficace et plus efficient l’enseignement du français ; – encadrer et former les professeurs ; – leur donner des outils et techniques adaptés au contexte qui puissent permettre à leurs apprenants (adultes et enfants) d’utiliser la langue française comme langue de communication réelle tant à l’oral qu’à l’écrit, à côté du créole. Nous nous plaisons à souligner que le SCAC, l’Institut français d’Haïti et le Centre d’Education pour tous (CET), les trois principaux partenaires de l’APROFH, doivent être associés à ce prix. Sans eux, sans leur soutien continu, cette remarquable distinction n’aurait pas été nôtre, confie le président de l’APROFH. Le prix Senghor-Césaire de la Francophonie a été remis, lors d’une cérémonie officielle à l’occasion de la 36è session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie à Dakar (Sénégal), le 6 juillet dernier, au président de l’Association, le professeur Etienne Orémil. En marge de cette session, deux projets de résolution en faveur d’Haïti ont été votés : l’un sur des stages d’études en Sciences de la Santé dans des pays francophones pour des étudiants haïtiens et l’autre sur la représentation de façon équitable des femmes haïtiennes dans les sphères économique, politique et sociale du pays. Radio Métropole Haïti
Le Prix Senghor-Césaire a été décerné cette année à l’Association des Professeurs de Français d’Haïti
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