Le retour éventuel de Jean Bertrand Aristide en Haïti pourrait provoquer le chaos dans ce pays, affirment des diplomates

La question du retour éventuel en Haïti de Jean Bertrand Aristide sera évoquée cette semaine par des membres influents de la Communauté internationale avec le président sud-africain Tabo Mbeki lors de l’investiture du nouveau chef d’Etat du Chili Michelle Bachelet le 11 mars à Valparaiso, rapporte le Miami Hérald. Le journal américain révèle que le président élu René Préval a été clair avec la Communauté internationale sur ce dossier indiquant « il n’est pas question qu’Aristide revienne en Haïti pour le moment ». Le Miami Hérald fait remarquer que M. Préval marche sur un sentier délicat dans la mesure où il doit tout faire pour calmer les supporters d’Aristide des quartiers populaires qui ont exercé des pressions pour obtenir sa victoire à la présidentielle du 7 février 2006.Le Miami Hérald révèle que des diplomates de six pays clé à savoir: les Etats-Unis, le Canada, la France, le Brésil, le Chili et l’Argentine ont admis qu’un retour d’Aristide en Haïti pourrait destabiliser le pays qui vient de connaitre une grave crise politique ces deux dernières années. Ces pays entendent faire passer ce message auprès du président sud-africain qui est attendu cette semaine au Chili dans le cadre de l’entrée en fonction de Michelle Bachelet.Citant deux diplomates occidentaux qui ont requis l’anonymat, le Miami Hérald révèle que le président brésilien reconnait qu’un retour de M. Aristide en Haïti pourrait avoir de graves conséquences sur la stabilité politique du pays et pourrait mettre en danger les troupes de la Minustah (Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti). »A ce stade, le retour de Jean Bertrand Aristide pourrait entraver les efforts en cours pour faire avancer le pays », a, pour sa part, déclaré Mark Schneider de l’International Crisis Group.Le Miami Hérald dans son article citant des officiels américains et un analyste politique haïtien indique que le président élu René Préval s’est pleinement engagé à coopérer avec la DEA dans le cadre de la lutte contre la drogue dans le pays. M. Préval aurait même promis de garder l’actuel directeur général de la Police haïtienne Mario Andrésol en qui la DEA voit un responsable fort, non corrompu. Lors de la visite à Port-au-Prince du Sous-secrétaire d’Etat américain Thomas Shannon, le président élu René Préval a aussi discuté de la possibilité pour le Congrès américain de voter le « Hero Act » qui permettrait à Haïti de bénéficier de certains avantages en matière d’échanges commerciaux avec les Etats-Unis.

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