Le secteur culturel minimisé dans le budget au moment où le Pouvoir compte organiser de grandes festivités pour 2004

Le gouvernement se propose de célébrer grandiosement le Bicentenaire de l’Indépendance le 1er janvier 2004. Toutefois, dans le budget présenté la semaine écoulée au Parlement Lavalas par le ministre des finances,Faubert Gustave, des interrogations demeurent à la fois sur l’orientation qui sera donnée à l’évènement et le montant alloué à la culture dans le cadre des festivités à haute portée culturelle. Quel est le profil du budget pour le nouvel exercice qui a commencé le 1er octobre ? Ce projet de loi de finances 2003/2004 s’il est adopté tel que soumis aux deux (2) Chambres fera certainement l’affaire du secteur politique au sein du gouvernement Lavalas. Entendez par secteur politique, les ministères de la justice, des haïtiens vivant à l’étranger, des affaires étrangères, de l’intérieur et des collectivités territoriales, ajoutés à la présidence et la primature. 24 % du budget national est alloué à ce secteur qui n’est pas le mieux crédité. Car, la plus grande part de la loi de finances 2003/2004 est réservée à la rubrique dénommée « Autres », c’est-à-dire autres interventions publiques. C’est de cette rubrique que l’Exécutif se sert généralement en cas d’urgence du moins en tout état de cause. Cette rubrique occupe 36 % du budget de la République, le secteur économique 17.48%, le social 20.72% et seulement 2.89% pour le secteur culturel. Fait contrastant, dans son exposé des motifs, le ministre des finances a parlé de célébration grandiose du Bicentenaire de l’Indépendance en 2004. Il est important de noter que ce budget de plus de 16 milliards de gourdes sera financé par les institutions fiscales a priori, soit 78,81%. La Direction Générale des Impots (DGI) devrait percevoir pour l’exercice fiscal 4,3 millions soit 25,85% et l’Administration Générale des Douanes (APN) devrait fournir plus de 8 millions de gourdes soit 52.96 % du budget. Et pour le reste, le régime en place mise sur deux (2) pans de financement. D’abord sur le plan interne, il est prévu que la Banque Centrale intervienne pour financer le déficit à hauteur de 14,43% soit 2,4 millions de gourdes. Sur le plan externe, le gouvernement espère 1 milliard 125 millions soit 6.76%. Taiwan contribuera à hauteur de 2.71% c’est-à-dire 450 millions et 4.06% du budget est attendu de la Banque Interaméricaine de Développement(BID) soit 675 millions. Un budget 2003/2004 éminemment politique avec des parcelles destinées au service de la dette externe. Le gouvernement annonce que la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance, le 1er janvier 2004 , sera grandiose alors que le secteur culturel est traité en parent pauvre avec un budget minuscule.