Le secteur privé dénonce le caractère arbitraire du régime Lavalas auprès de l’OEA

Le secteur des affaires exprime sa colère au secrétaire général de l’OEA sur la situation en Haiti et la gestion du Pouvoir Lavalas. Dans cette correspondance adressée à César Gaviria , en date du 26 novembre 2003, les associations patronales dénoncent le caractère anti-démocratique du gouvernement du Président Aristide à la faveur d’une série d’incidents enregistrés ces derniers temps dans le pays. Avant de demander à l’OEA de se positionner clairement et publiquement sur l’attitude anti-démocratique du gouvernement haitien, les associations patronales et institutions du secteur privé ont brossé le panorama socio-politique de la situation dans le pays . Au secrétaire général de l’OEA , César Gaviria , les patrons rappellent les péripéties infligées aux membres du Groupe des 184 et aux adeptes du projet de contrat social qui s’apprêtaient à se rendre au Champ de Mars le 14 novembre dernier pour le rassemblement avorté par la Police Nationale et les chimères Lavalas . Les signataires de la correspondance font état d’une flopée de garanties des pouvoirs publics alors qu’il a suffit d’une poignée de chimères avec la complicité de police pour mettre en déroute les dispositifs prévus . De plus, il est fait état de tout un arsenal de mesures mises en place par la police nationale pour dissuader les participants de se rendre sur les lieux du rassemblement : excès de zèle et de sévérité assortis d’insultes et de provocations dans des fouilles opérées à l’encontre des ompatriotes se rendant au Champ de Mars ; abandon sur la voie publique de véhicules lourds des services de l’Etat afin de provoquer des embouteillages majeurs . Voilà entre autres quelques exemples d’obstacles mis par le Pouvoir sur le chemin du Groupe des 184 . Pluie de projectiles , apparition de slogans « koupe tèt boule Kay », arrestations arbitraires, l’autorisation tacite donnée à des chimères de manifester en même temps que le Groupe des 184 . Autant de faits avancés par les patrons pour aboutir à la conclusion que le Pouvoir Lavalas exécute un plan consistant en l’interdiction de toute expression démocratique dans le pays . A ceci s’ajoute la campagne organisée de dénigrement , de diffamations , d’insultes publiques et de menaces dans les médias d’Etat y compris une tactique de pressions et d’attaques systématiques contre la presse et les journalistes indépendants incluant assassinats , attaques de locaux et persécutions administratives , la DGI il y a quelques mois et aujourd’hui le CONATEL , écrivent les patrons . Fort de ces considérations , les associations patronales demandent à César Gaviria de prendre position clairement et publiquement sur l’attitude anti-démocratique du gouvernement haitien, d’envoyer un effectif de policiers dont le nombre et les règles d’engagement seront en adéquation avec les dangers encourus par la population du fait « de la vassalisation grandissante de la PNH à la veille d’échéances électorales capitales pour l’avenir du pays ». Les onze associations patronales et institutions du secteur privé et des affaires font remarquer que l’OEA , dans le cadre de sa Charte Démocratique , ne saurait tolérer un gouvernement d’un Etat membre qu’il en viole les prescrits en restituant les vestiges d’un passé à jamais révolu dans le continent : Parti unique et ses troupes de choc , la suppression des libertés publiques , le concept d’élections contrôlées et le refus de l’alternance politique , la terreur et l’intimidation permanente et la réapparition de prisonniers politiques et de disparus . Enfin , les patrons dénoncent l’impunité la plus totale des hommes de main du Pouvoir et les poursuites pseudo judiciaires sous les motifs les plus fallacieux contre les participants à toute activité citoyenne . Ces derniers se retrouvent victimes d’une triple injustice : l’agression impunie de casseurs , la négation totale du droit à la protection par les autorités nationales et la persécution par un système judiciaire inféodé à l’Exécutif , écrivent les associations patronales au numéro 1 de l’OEA.

Publicité