Le sénat menace de renvoyer le gouvernement si le chef du parquet n’est pas limogé

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Le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Claudy Gassant, est au centre d’une centre d’une nouvelle affaire qui peut se convertir en crise dans les relations entre le parlement et l’exécutif.Les sénateurs ont décidé hier d’interpeller le premier ministre, Jacques Edouard Alexis, suite au refus du commissaire Gassant de répondre à une invitation de la commission justice et sécurité du grand corps. La rencontre avortée entre les membres de la commission justice d’une part , le ministre de la justice, René Magloire, et le commissaire Gassant a donné lieu à une séance plénière de plus de 7 heures. De 3 heures à 10 heures PM les sénateurs ont attendu en vain l’arrivée de M. Gassant.En dépit des supplications du président du sénat, Joseph Lambert, relatives à un sursis de 24 heures au chef du gouvernement, les parlementaires ont approuvé la demande d’interpellation du premier ministre formulée par le sénateur Jean Gabriel Fortuné. Les sénateurs Youri Latortue, Roudolph Joasil, Ricard Pierre, Roudolph Boulos, Jean Joseph Pierre Louis et Michel Clerié ont supporté la demande d’interpellation. » L’interpellation permet de restaurer l’image du sénat », a déclaré le sénateur Fortuné estimant que M. Gassant a humilié le premier ministre et le chef de l’état.Toutefois les sénateurs soulignent que cette interpellation sera annulée si entre temps le gouvernement se débarrasse de son représentant au sein du pouvoir judiciaire. Le ministre de la justice, René Magloire, présent lors de la séance, s’est déclaré déçus, tout en refusant de faire des commentaires sur le comportement de M. Gassant. Des élus ont dénoncé l’attitude du commissaire du gouvernement qui est un subalterne du ministre de la justice. Les sénateurs avaient souhaité entendre le ministre de la justice et le commissaire du gouvernement sur des dossiers divers tels la détention préventive prolongée de certains entrepreneurs dans le cadre de la lutte contre la corruption. Des sénateurs dénoncent la complicité du chef de l’état, René Préval et du premier ministre Alexis qui n’ont pas fait injonction au commissaire Gassant de répondre à l’invitation des élus.

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