Le silence des autorités inquiète certains spécialistes

Le silence des autorités sur les opérations de la Drug Enforcement Administration (DEA) et de la Police Nationale contre la résidence de Guy Philippe suscite des interrogations relatives au droit à l’information. Les deux intervenants à la rubrique  » Invité du jour » de radio Métropole de ce mercredi, le journaliste Clarens Renois et le chef de la section droits humains de la Minustah, Thierry Fagart, ont mis en lumière les difficultés pour faire cohabiter le secret de l’instruction et le droit à l’information. Selon M. Fagart certains paramètres ont rendu l’affaire Guy Philippe très complexe. » Il est un ancien candidat à la présidence, l’opération a été réalisée conjointement par deux institutions et il s’agit de lutte contre le trafic de la drogue », dit-il tout en reconnaissant qu’il faut limiter l’accès à l’information pour favoriser le succès d’une opération policière. Toutefois le responsable de la section droits humains de la Minustah déplore le silence des autorités, estimant que ces dernières n’avaient peut être pas envisagé un échec de l’opération. » Peut être que les autorités avaient prévu un plan de communication après le succès de l’opération et qu’il n’y avait pas de plan en cas d’échec », ajoute t-il.En dépit des poursuites contre Guy Philippe, il est un homme libre et peut faire des déclarations pour sa défense indique M. Fagart, dont le point de vue est partagé par le correspondant de l’Agence France Presse en Haïti, Clarens Renois. M. Renois regrette également le silence des autorités haïtiennes qui d’une part encourage les rumeurs et d’autre part accorde une place prépondérante à la version des faits de M. Philippe.Clarens Renois souhaite que les autorités accordent une priorité à l’information, arguant que les rumeurs peuvent causer beaucoup de torts à la société.Tout en reconnaissant les limites fixées par la loi dans le cadre de l’instruction d’une affaire pénale, il rappelle que le journaliste a pour devoir d’aller jusqu’au bout pour avoir l’information. Le correspondant de l’AFP appelle au respect de la déontologie de la profession tout en reconnaissant les contraintes de la grande bataille du scoop entre les 40 stations de radio de la capitale.

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