L’Eglise Catholique , du moins une partie de la Hiérarchie , semble avoir pris ses distances avec le Président Jean Bertrand Aristide . Un Evêque fraîchement nommé, Pierre André Dumas , ne cache pas sa déception à propos de la performance de l’ex-curé de Saint Jean Bosco. Monseigneur Dumas qui participait , le vendredi 5 décembre dernier, à une conférence sur la chrétienté et les droits de l’homme à l’Institut Mobile d’Education Démocratique (IMED) est allé jusqu’à estimer que le choix de Jean Bertrand Aristide en 1990 par la population n’a pas été mûri. Le prélat affirme qu’il Il n’a nullement la volonté de faire un procès d’intention au Chef de l’Etat haïtien. Mais, en sa qualité de pasteur, Monseigneur Pierre André Dumas, ne se refuse pas à livrer son constat à la lumière des saintes écritures. Mgr Dumas n’est pas à l’aise par rapport à la performance de Jean Bertrand Aristide, ancien prêtre catholique, à la magistrature suprême de l’Etat. Et , il n’est pas le seul. Fidèles, curés de plusieurs paroisses et même certains members de la Conference Episcopale n’ont de cesse exprimer leur deception, leur désaccord quant à l’orientation que prend le pays sous la présidence Aristide. Faut-il dans ce cas parler de l’échec d’un prêtre catholique à la tête du pouvoir ? l’ évêque soutient que lorsque Jean Bertrand Aristide avait choisi de se porter candidat en 1990 , il était déjà en rupture avec l’Eglise. Pierre André Dumas prend aussi le soin de rappeler dans quelles circonstances Jean Bertrand Aristide est arrivé à la présidence en 1991. A ce carrefour historique, il fallait absolument barrer la route à Roger Lafontant, leader des Duvaliéristes zèlés et violents communément appelés « Tontons Macoutes », c’était la grande folie, dit Mgr Dumas. Celui qui a été recteur du grand séminaire d’Haïti jusqu’au mois dernier précise également que M. Aristide n’a pas étudié en Haïti. Il ne faut imputer aucun échec à l’Eglise Catholique, c’est à toute la population d’assumer le choix Aristide, estime l’évêque auxiliaire de Port-au-Prince, le dernier à intégrer la Conférence Episcopale. Pierre André Dumas compare l’Eglise à une mère , Jean Bertrand Aristide à son fils . Que dire des résultats obtenus par rapport à l’enseignement donné. Est-on en droit de dire que l’ancien prêtre a déposé la Bible ? Mgr Dumas résume sa réponse à travers un adage créole : « Manman fè pitit , men li pa bali santiman » ( Une mère n’est pas responsable des actes de son fils ) .
L’échec d’Aristide n’est pas celui de l’Eglise Catholique , affirme un évêque
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