L’Église Catholique haïtienne propose ses bons offices sans trop y croire

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Une nouvelle fois la Conférence des Évêques offre ses bons offices aux politiques de tous bords pour un dialogue salvateur afin d’éviter une catastrophe. Le père Ludger Mazile, secrétaire de la conférence l’a rappelé mardi soir lors du journal du soir de Radio Métropole.

Il a expliqué que la réflexion de l’église est orientée par deux constats :

« D’abord le président Moïse doit être prêt à appliquer la constitution pour lui, comme il l’a fait pour constater la fin du mandat des autres élus. Parce que personne n’est au dessus de la loi dans un état de droit. D’autre part la population excédée par les abus de toutes sortes, est au bord de la révolte. »

Constats paradoxaux dans la mesure où le religieux précise que les évêques n’ont pas de position dans la crise en cours.

Malgré cette contradiction évidente, le père Mazile appelle les différents acteurs à recourir au dialogue dans l’intérêt de la nation et à rechercher un consensus pour préserver la paix sociale.

Mais il se montre lucide :

« Il est difficile de croire qu’il sera possible de trouver une issue à la crise avant le 07 février. Car chacun campe sur ses positions et n’entend pas aller vers l’autre. La conférence des évêques prévoit la catastrophe mais entend tout faire jusqu’au dernier moment pour l’éviter. »

Fin 2020, l’église catholique s’était proposée comme médiateur pour d’éventuelles discussions entre le pouvoir et l’opposition. Cette proposition n’a eu aucun succès, sans doute parce qu’elle intervient trop tard. En effet les deux acteurs principaux de la crise se sont radicalisés ces dernières années.

Le père Mazile déplore que la conférence épiscopale ne puisse faire plus face au danger imminent, mais explique qu’en tant qu’institution, l’église n’a aucun pouvoir coercitif :

« Nous parlons aux consciences pour préserver le bien commun et faire comprendre quel est le bon chemin à suivre. Au nom d’Haïti et de l’amour, nous ne pouvons désespérer. »

Un appel touchant du père Mazile, secrétaire de la conférence épiscopale, qui devrait ferait sans doute réfléchir les leaders haïtiens si l’église disposait d’un crédit intact auprès de tous les secteurs politiques du pays.

AL/Radio Métropole

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