Les Actionnaires de la Banque de l’Union Haïtienne votent pour l’acquisition par la SOGEBANK

Après la surprenante déclaration faite la semaine dernière par le président de la commission Finance du Sénat de la République d’Haïti, M. Prince Sonson Pierre, concernant l’acquisition de la Banque de l’Union Haïtienne (BUH) par la SOGEBANK dans le cadre de la consolidation du système bancaire haïtien, un certain malaise a été noté chez des banquiers locaux craignant l’intervention directe de la politique dans la gestion monétaire du pays. En effet, le sénateur du département du Sud-est avait demandé, au cours d’une convocation du gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, M. Fritz Jean, de surseoir sur toute décision de la banque centrale concernant l’acquisition de la BUH par la SOGEBANK. L’homme politique avait expliqué, dans la presse locale, qu’il était préoccupé par l’établissement d’un système de monopole dans le système bancaire haïtien d’une part et par la protection des actionnaires minoritaires d’autre part. A noter que la BUH est la seule banque du système ayant un actionnariat assez large avec quelque 2000 détenteurs. La famille Brandt qui dirige l’institution financière, contrôle plus de 20% des actions de cette institution.La BUH a connu des difficultés financières au cours des dernières années, ce qui avait poussé les responsables à établir des contacts tant nationaux qu’internationaux pour des alliances probables. Des contacts formels avaient été établis en fait l’année dernière pour une fusion avec la SOCABANK, la troisième banque du pays mais les responsables de la BUH avaient mis fin aux négociations juste après avoir obtenu l’aval de la banque centrale pour finaliser la transaction.Inquiètes de l’évolution de la situation financière de la BUH, les autorités monétaires avaient fait un ensemble d’exigences aux responsables de l’institution financière pour éviter que son état ne se dégrade et qu’elle ne propage le virus à d’autres institutions du système. C’est ainsi que les dirigeants de la BUH s’étaient retrouvés sur le marché acceptant même de céder la totalité des actions. Quatre banques évoluant sur le marché local étaient sur la liste pour réaliser l’affaire dont la gestion de vente était confiée à une firme internationale, la Banque Royale du Canada.Les experts internantionaux ont recommendé aux responsables de la BUH l’offre de la SOGEBANK, une décision qui a été questionnée auprès de la banque centrale par l’un des participants à l’appel d’offre. Il revenait finalement à l’assemblée des actionnaires de se prononcer sur l’affaire qui les intéresse après tout au premier chef. Cette assemblée tenue dans un hôtel de la capitale haïtienne, le samedi 7 juillet, a connu des moments de surchauffe avec des interventions de certains actionnaires opposés à l’acquisition par la SOGEBANK particulièrement et d’autres totalement contre la vente purement et simplement. Un groupe d’actionnaires abandonna même la salle avant le vote final pour manifester leur désapprobation.Les actionnaires qui sont restés dans la salle ont voté à 68% pour autoriser le Conseil d’Administration à conclure l’accord avec les responsables de la SOGEBANK. Représentée à l’assemblée, la banque centrale a certainement pris note et devrait communiquer un rapport final au président de la Commission Finance du Sénat. Il importe de souligner toutefois pour les parlementaires haïtiens que la meilleure façon pour eux de s’assurer de la bonne santé du système financier haïtien est de ratifier l’actuel projet de loi bancaire et d’élaborer une loi sur la concurrence dans le secteur des affaires. Kesner PharelEconomiste – Radio Métropole

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