Les anciens militaires font monter les enchères. L’ONU, prudente, plaide en faveur d’une commission nationale de désarmement…

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Les anciens militaires armés basés notamment dans le nord du pays lancent un ultimatum au gouvernement intérimaire expirant le 10 août 2004 pour satisfaire des revendications d’ordre salarial. En conférence de presse dans la deuxième ville du pas, Cap-Haïtien, le mardi 27 juillet, les ex-renbelles par la voix de Jean Francklin ont fait savoir que l’Etat leur doit 10 ans et 7 mois d’arriérés de salaire en plus des montants accumulés dans le fonds de pension. Jean Francklin a indiqué qu’à l’approche de la rentrée scolaire en septembre, les militaires se doivent d’assumer leurs responsabilités familiales. Ils menacent d’entreprendre toutes les actions légales pour forcer le gouvernement à satisfaire leurs revendications. L’armée a été dissoute en 1995 par l’ancien président Aristide mais l’institution figure toujours dans la Constitution en vigueur. Les anciens militaires ont pris une part active à la chute de Jean Bertrand Aristide, le 29 février dernier. Le gouvernement intérimaire annonce une nouvelle phase dans la campagne de désarmement à compter du 15 septembre avec le concours de la mission de l’ONU, la MINUSTAH. Le désarmement est une question sensible qui mérite d’être abordée avec précaution et tact, souligne le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU,Juan Gabriel Valdes. La sécurité du peuple haïtien et le désarmement des bandes demeurent des sources de préoccupation pour les Nations-Unies et la Communauté Internationale, a-t-il martelé, le mercredi 28 juillet, lors d’une conférence de presse bilan de sa mission exploratoire de cinq jours où il a pu se rendre aux Gonaïves ( bastion de la révolte armée contre l’ex-président Aristide) et au Cap-Haïtien ( fief des militaires). En ce qui a trait à la cohabitation entre forces des Nations-Unies et militaires démobilisés ,le représentant spécial de Kofi Annan affirme que la MINUSTAH ne reconnaît que l’autorité de la Police Nationale.Juan Gabriel Valdes pense qu’il faut rapidement résoudre le problème des ex-rebelles tout en tenant compte de la complexité de ce dossier. M. Valdes, chef de la MINUSTAH, appelle à la création d’une commission nationale de désarmement tout en annonçant la poursuite du déploiement des forces onusiennes. Le diplomate sera de retour à Port-au-Prince le 16 août prochain pour prendre le contrôle effectif de la MINUSTAH.

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