Les avocats de Duvalier portent l’affaire en Cassation

Ils l’avaient annoncé. Ils l’ont fait. Lors d’une conférence de presse, ce mardi, les avocats de Duvalier ont indiqué avoir exercé un pourvoi en cassation pour cause de suspension légitime afin de casser l’ordonnance de la cour d’appel reconnaissant la nécessité de juger Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité. Les défenseurs de Duvalier rejettent la décision de la cour d’appel de Port-au-Prince qui, selon eux, n’a rien à voir avec le droit pénal haïtien, dénonçant les gens qui complotent avec les juges pour que – par tous les moyens – Duvalier aille croupir en prison. L’arrêt de la cour d’appel de Port-au-Prince en février dernier a cassé l’ordonnance du juge Caves Jean qui avait envoyé Duvalier au tribunal correctionnel pour crime financier. De part leur caractère imprescriptible, les juges de la cour d’appel ont qualifié de crimes contre l’humanité les crimes commis sous la dictature des Duvalier, soulignant que « de sérieux indices relatifs à la participation indirecte et à la responsabilité pénale de l’inculpé Jean Claude Duvalier sont évidents.» Le juge Duret, ancien président de l’association nationale des magistrats haïtiens (ANAMAH) a été chargé de la conduite de l’instruction dans le cadre de cette affaire. « La coutume internationale ne saurait remplacer la loi interne d’un pays » a dit M. Fritzo Canton qui met en défi les juges de la cour d’appel de prouver leur décision par un texte de loi haïtienne. Pour sa part, Me. Alix Aurelien Jeanty a qualifié de « monstruosité juridique » l’arrêt rendu en février dernier par les juges de la cour d’appel. Les avocats de Duvalier se disent déterminés à aller jusqu’au bout dans ce dossier afin de faire triompher la justice et de blanchir leur client. soulignons que la décision de la cour d’appel de Port-au-Prince rétablissant les accusations de crimes contre l’humanité formulées à l’encontre de Jean-Claude Duvalier a été saluée par des Organisations de défense des droits humains comme la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) qui, néanmoins, s’étaient montrées préoccupées quant au suivi du dossier. Jean Claude Duvalier a présidé Haïti de 1971 à 1986. Ces quinze années durant, rappellent les organisations de défense des droits de l’homme, son régime a été marqué par une dictature qui ne dit pas son nom, violant de façon systématique les droits de l’Homme, perpétuant ainsi le régime autoritaire mis en place par son père, François Duvalier de 1957 à 1971, en s’appuyant sur des forces de sécurité, notamment les « tontons macoutes », pour semer la terreur parmi les opposants politiques. « L’arrestation arbitraire, la détention des prisonniers politiques, la disparition, l’exécution sommairement, l’exil forcé et la torture » étaient monnaie courante sous le régime de Duvalier, selon ces organisations de défense des droits humains, qui rappellent que « Les libertés d’association, de réunion et d’expression ont été systématiquement entravées et la presse a été muselée. MJ/Radio Métropole

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