Le ministère de l’éducation nationale met les bouchées doubles à l’occasion des examens du baccalauréat 2002 qui débutent le 24 juin prochain dans une ambiance d’expectative pour beaucoup de concernés. Le ministère doit faire face à un nombre important de bâcheliers cette année, soit un peu plus de 150 mille. De ce nombre, 40,972 bouclent leurs études classiques et se préparent à intégrer le monde universitaire. Faut-il souligner que l’Université d’Etat d’Haïti ne peut absorber qu’un infime pourcentage des jeunes qui déferlent sur le béton chaque année. La porte d’entrée étant très étroite, certains candidats misent beaucoup sur les facteurs de chance et de parrainage. D’autres, au contraire, s’appuient sur leurs capacités intellectuelles avant tout pour intégrer une faculté d’Etat. Mais quelque soit le cas de figure présenté, cette tâche se révèle difficile par le fait que les élèves haïtiens pour la plupart n’ont reçu aucune formation orientée vers telle ou telle discipline universitaire. Beaucoup de bâcheliers qui doivent subir les examens d’Etat du 24 au 28 juin prochain se font du souci. Seuls quelques rares d’entre eux seront en mesure d’intégrer une faculté privée. La grande majorité viendra grossir les rangs des jeunes désespérés qui sillonnent sans cesse les différentes rues de la capitale en quête d’un boulot. Pire , ces jeunes finissent par oublier tous ce qu’ils ont appris pendant plus de 14 ans de leur existence. Et en raison de la détérioration de la situation économique du pays, il est de plus en plus difficile pour un jeune de percer. Ces canditats ne se font plus d’illusion. Que l’avenir s’annonce incertain, il faut continuer à rêver. Sans aucun doute, l’éducation reste l’alternative pour bâtir une société avec une vision moderne axée sur le progrès continu. Nos interviewés établissent un lien direct entre la dévalorisation de la société haïtienne et la dégradation de notre système éducatif. Et de constater qu’aujourd’hui la médiocrité règne en maitre et que les ainés sont des irresponsables n’ayant aucun respect pour la patrie, ces bâcheliers sont dans l’attente de la moindre opportunité pour fuir le pays. A l’étranger, disent-ils, l’avenir appartient à celui qui travaille sans relâche. Dans ce contexte, le pays fait face à une « érosion » intellectuelle. Les fils et les filles de ce pays ne croient plus en leurs dirigeants qui ,pour la plupart ,sont loin de représenter des modèles.
Les bâcheliers haitiens inquiets pour leur avenir
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