
La cérémonie de passation des Bibliotaptap (BTT) a eu lieu le 4 décembre dernier dans les locaux du Ministère de la culture. Elle a officiellement clôturé trois années de pilotage du projet Bibliothèque mobile, initié en 2012 par Bibliothèque sans frontières (BSF), la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL), la Direction nationale du livre (DNL) et la Bibliothèque nationale d’Haïti (BNH), et financé en majeure partie par l’Union européenne. Ce sont désormais ces trois institutions haïtiennes qui assurent la gestion intégrale des trois BTT. Les intervenants ont tour à tour abordé le contexte de la création du projet, le parcours qu’il a suivi depuis les phases de pilotage (rencontres mensuelles entre les institutions partenaires), les réunions de passation – des séances d’information et de formation des futurs coordinateurs pour une meilleure connaissance des BTT -, jusqu’aux rencontres bilatérales qui visaient à prendre en compte de manière séparée les doléances de chaque institution. Madame Elizabeth Pierre-Louis Augustin, directrice des programmes à FOKAL, a rappelé dans son allocution la genèse de ce projet. « En mars 2010, deux mois après le tremblement de terre […] Nous avons décidé de proposer ensemble des actions aux différents partenaires du monde du livre qui avaient montré une si grande solidarité après le séisme… Par la suite, nous avons présenté ce bilan à plusieurs colloques et conférences… Mais la première présentation a été faite à Paris fin mars 2010, lors du colloque « Savoirs solidaires » organisé par Bibliothèque sans frontières (BSF). BSF nous a fait savoir qu’un fonds était disponible pour un projet de bibliothèque mobile. » Selon Mme Pierre-Louis Augustin, différents partenaires locaux et BSF avaient alors discuté de la possibilité de faire un tap tap mobile, utilisant ainsi les savoir-faire haïtiens pour acheminer non seulement le livre, la connaissance, les informations pratiques, mais aussi les animations et les loisirs, à ceux qui ne pouvaient avoir accès à la bibliothèque. La coordinatrice de BSF-Pays, Madame Clémence Hamel, a tenu à remercier les différentes équipes des bibliotaptap (Ouest, Nord et Centre) qui se sont appropriées le projet et se sont donnés corps et âmes pour apporter le livre, la culture aux plus démunis de la communauté. Elle a exprimé la satisfaction de tous de constater que grâce à leurs efforts, ces bibliothèques mobiles ont pu toucher environ 60.000 personnes dans les trois départements où elles offrent leur service. C’était aussi l’occasion pour elle d’annoncer la diminution de la taille de la mission de BSF au pays, mais aussi d’assurer qu’à travers internet, l’organisation serait toujours en contact avec les acteurs locaux et envisagerait d’autres innovations pour le bien de la culture et la promotion des valeurs humaines. Le Chargé de programmes de la délégation de l’Union européenne, Monsieur Leandro Medeot, a surtout insisté sur la cohésion qui s’est faite autour du projet, malgré la participation d’organisations à tendances très diverses. Madame Emmelie Prophète, directrice de la Bibliothèque nationale, à l’origine du terme « Bibliotaptap », a pour sa part mis l’accent sur la nécessité d’avoir plus de discussions de ce genre, évoquant celle qu’elle avait eue avec Lorraine Mangonès, directrice exécutive de FOKAL, et qui avait donné naissance à ce nom. EJ/Radio Métropole Haïti