Les bons BRH accessibles aux institutions non bancaires

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Le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Charles Castel, a annoncé l’élargissement des bons BRH à des institutions non bancaires. Le système de bons BRH, mis en place en novembre 1996 et réservé jusqu’à présent aux banques commerciales permettait exclusivement à ces dernières de réaliser des placements auprès de la banque des banques à des taux assez alléchants. M. Fritz Duroseau, membre du Conseil d’administration de la banque centrale, a annoncé que dès cette semaine des institutions non bancaires vont participer aux séances d’adjudication de la BRH. Au 13 mars dernier l’encours des Bons BRH était estimé à 8 milliards et 841 millions de gourdes. L’encours est resté à un niveau assez élevé, en dépit de la baisse continue des taux sur les bons BRH qui étaient passés récemment en dessous de la barre de 5%.Le chroniqueur économique de radio Métropole, Kesner Pharel rappelle que les taux sur les bons BRH pour la période la plus longue, 91 jours, évoluaient au cours des trois derniers mois de l’année 2006 autour du niveau de 18 %. Le meilleur contrôle des pressions inflationnistes observé durant les deux dernières années avait permis aux autorités monétaires de baisser de façon substantielle les taux sur les bons BRH. M. Castel a expliqué la semaine dernière que les autorités monétaires ont décidé de modifier à la hausse les taux directeurs, en raison de tensions inflationnistes observées dans l’économie nationale au cours des derniers mois. Ces taux devraient connaître une variation de quelque 4 points. M. Pharel explique que le changement de politique à la banque centrale est le résultat de récentes tensions inflationnistes notées dans l’économie nationale durant ces derniers mois. En rythme mensuel, le taux d’inflation évolue à un rythme supérieur à 1 % durant la période octobre 2007 et février 2008. Le taux d’inflation en rythme annuel a atteint 11,9 % en février 2008. Des experts du Fonds Monétaire International (FMI) avaient recommandé récemment aux autorités monétaires haïtiennes de faire preuve de prudence dans la conduite de leur politique. Réagissant à la récente dépréciation de la gourde par rapport au dollar, le gouverneur de la Banque Centrale a indiqué que les fondamentaux de l’économie nationale demeurent assez solides. Tout en soulignant qu’il ne voit aucune raison pour une appréciation de la devise américaine, Charles Castel estime que la gourde est victime d’attentes pessimistes « . Les gens ont tendance à penser que les choses vont être plus chers demain qu’aujourd’hui », a-t-il affirmé.

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