Le directeur du Conseil National des Télécommunications (Conatel), Jean Marie Guillaume, est préoccupé par les conséquences de la pénétration de l’Internet en Haïti.L’organe régulateur, qui a la charge de promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies, constate que les haïtiens s’donnent à une utilisation massive de l’internet pour les appels téléphoniques internationaux. Tenant compte de l’ampleur du problème, le Conatel a commandé un monitoring auprès de fournisseurs d’accès à internet. 44 millions d’appels ont été placés grâce au système Voice over IP entre mars et mai, révèle M. Guillaume. Il ne s’agit pas d’appels illégaux mais le Conatel se plaint de la forte popularité de ce système. Les haïtiens sont fans de magic jack et autres gadgets qui permettent de communiquer rapidement et directement avec l’étranger. Pour le Conatel ces » appels gris » sont nuisibles à l’économie haïtienne. M. Guillaume précise que les frais de communication sont versés directement à des compagnies étrangères et ne contribuent donc pas à la croissance de l’économie nationale.Le Conatel voudrait augmenter ses recettes mais les appels gris risquent de ralentir les efforts en vue de collecter plus de ressources financières nécessaires à la réalisation des projets sociaux du gouvernement. M. Guillaume est d’autant plus préoccupé que ces appels gris semblent avoir provoqué une diminution des appels internationaux.En 2007, 170 millions de minutes d’appel ont été enregistrés par les opérateurs téléphoniques. Cependant M. Guillaume révèle qu’en moyenne 40 millions de minutes de moins ont été enregistrés en 2011. Le Conatel qui a dans le même temps réalisé une grande campagne contre le » by passing » a pu collecter 63 millions de dollars pour le programme de scolarisation universelle gratuit et obligatoire (Psugo).D’après M. Guillaume la lutte contre la fraude a permis de collecter 4.7 millions de dollars supplémentaires. LLM / radio Métropole Haïti
Les compagnies de téléphonie sont victimes du succès de l’internet
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