Les dirigeants politiques de l’ex-opposition et les étudiants saluent l’arrestation de Yvon Neptune

Le secteur politique se félicite de l’interpellation du premier ministre du régime déchu, Yvon Neptune. Plusieurs responsables politiques souhaitent que la justice joue sa partition en toute indépendance. « Yvon Neptune, c’est en peu de mot le concepteur de la monstruosité lavalassienne », selon Hubert de Ronceray. Le responsable du Grand Front Centre Droit (GFCD) soutuent que la mise en taule de ce dernier n’ est que le revers de la médaille. En plus des faits reprochés à M. Neptune dans le cadre du massacre de « la Scirie » à Saint-Marc, M. de Ronceray multiplie les chefs d’accusations contre l’ancien chef de gouvernement lavalas. Le pouvoir en place doit faire en sorte que Yvon Neptune réponde de tous ces actes, réclame Hubert De Ronceray. Mais, au niveau du parti génération 2004, la nouvelle n’engendre pas la réjouissance. Pas d’euphorie, on se veut raisonnable. Claude Roumain, le dirigeant du parti, affiche un air apparemment légaliste et réclame le respect des procédures pour éviter un procès à couleur politique. Ce sont les même réserves qui prédominent au niveau du groupe des 184. Le regroupement des organisations de la société civile, par la voix de son directeur exécutif Anthony Barbier, fait la promotion d’un procès équitable dans le dossier du massacre de « la Scirie ». Dans la classe politique, la tendance est que la vengeance ne transpire pas dans ce dossier. L’arrestation de M. Neptune est saluée par les étudiants. Ces derniers la considèrent comme un signal lancé à tous ceux qui violent les droits humains.Si l’ex-premier ministre a été arrêté dans le cadre du massacre de « la Scierie » survenu ,le 11 février 2004, des étudiants de l’ UEH pensent que Yvon Nepturne a des comptes à rendre en ce qui a trait aux évènements du 5 décembre( assaut sanglant des chimères contre l’université) et doit être questionné sur d’autres crimes odieux commis durant le régime d’Aristide .Ils réclament l’arrestation d’autres responsables du régime déchu qui constituent un danger pour la population, selon eux . Ils pointent du doigt des officiels de l’administration Lavalas qui s’étaient tus sur le sort de la population . Cette arrestation est un signal clair aux nouveaux dirigeants haïtiens , croient les étudiants. L’ancien premier ministre Yvon Neptune qui faisait l’objet d’un mandat d’amener, s’est rendu aux autorités policières, dans la matinée du dimanche 27 juin à Pétion-ville avant d’être conduit au Pénitencier national par le directeur a.i de la PNH, Léon Charles. Le juge d’instruction de Saint-Marc en charge du dossier accuse l’ex-dirigeant lavalas d’avoir planifié le massacre dans le quartier dénommé « la Scirie » perpétré, le 11 février 2004, par des policiers venus de Port-au-Prince et des membres de l’organisation populaire « Bale Wouze ». Environ 50 personnes avaient été tuées et près d’une vingtaine de maisons incendiées lors de ces évènements violents, rapportent les militants des droits humains. Le lundi 28 juin, le commissaire du gouvernement de Saint-Marc, Lesly Jules, a rendu visite à Yvon Neptune, l’ancien ministre de l’Intérieur, Jocelerme Privert et l’ex-député Amanus Mayette, tous les trois détenus au Pénitencier national dans le cadre de cette affaire. A Saint-Marc, des membres de l’Association des victimes du génocide de la Scirie ont organisé une manifestation, lundi, pour saluer l’arrestation de l’ancien Premier ministre Yvon Neptune. Les manifestants réclament également l’arrestation d’autres responsponsables de la sécurité publique sous le régime de Jean Bertrand Aristide tels Jocelyne Pierre, Jean Gérard Dubreuil et Roudy Berthomieux. Le Premier ministre Gérard Latortue s’est dit attristé par la mise aux arrêts de son prédécesseur. Cependant, M. Latortue qui a inauguré, le vendredi 25 juin, une « Galerie des Premiers ministres » à la Primature, s’est déclaré réconforté que la justice fasse son travail. Un ancien ministre de la justice de l’administration Lavalas après le retour d’Aristide en 1994, Jean Joseph Exumé, a critiqué les partisans de l’ancien régime qui font état de persécution politique.M. Exumé exhorte le ministre de la justice, Bernard Gousse, à fournir l’appui logistique nécessaire à l’appareil judiciaire de Saint-Marc pour faire de ce procès un jugement exemplaire.

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