Ils étaient quelques centaines de personnes portant des tresses à manifester mercredi, dans les rues de Port-au-Prince, pour dénoncer l’opération « Chasse aux dreads » de la Police nationale d’Haïti (PNH) et exiger justice et réparation pour ceux qui en sont déjà victimes. « On a le droit d’être différents. Tout le monde ne peut pas être « tѐtkale », lancent les dreads, furieux contre des policiers en cagoule qui depuis trois semaines effectuent l’opération « chasse aux dreads ». En effet, le 27 novembre dernier des policiers en cagoule ont procédé à Portail Léogane à une véritable « chasse » auxdreads. L’une des victimes, le vidéographe Adler Pierre, s’est vu exiger de se coucher par terre avant que l’un des policiers sorte de ses poches des ciseaux et coupe ses tresses. Partisdevant les locaux de l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS), les dreads « vont à la rencontre des Babylones pour qu’ils coupent leurs cheveux », a indiqué Guerchang Bastia, porte-parole de l’international dread. Ils ont marché dans plusieurs rues de la capitalepour dénoncer ces « actes barbares à caractère macoute ». « Tout moun se moun, respektedwamoun», ont-ils scandé, pancarte en main, appelant au respect des droits humains. « S’ils peuvent couper nos cheveux, ils peuvent aussi couper notre tête ». « Si les autorités attaquent les dreads, leurs jours seront comptés », menacent les dreads, faisant remarquer que ces pratiques rappellent le tempsdes Duvalieroù des tontons macoutes et des milices partaient à la chasse aux hippies. La manifestation s’est terminée sans incident devant les locaux de l’ENARTS où les instigateurs du mouvement ont donné un point de presse demandant d’ouvrir une enquête afin d’identifier les policiers responsables de ces actes barbares. Ils exigent également à l’Office de Protection du Citoyen (OPC) de condamner ces comportements anti-démocratiques. MJ/Radio Métropole Haïti
Les dreads en colère marchent pour le respect de leurs droits
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