Les Etats-Unis accordent une aide supplémentaire de 100 Millions de dollars à Haïti

Les États-Unis vont augmenter de 100 millions de dollars leur aide à Haïti, la faisant porter à quelque 160 millions de dollars, a annoncé le lundi 24 mai 2004 l’ambassadeur américain à Port-au-Prince, James Foley. « Sur ces 100 millions de dollars nouveaux, 35 millions notamment seront affectés au soutien budgétaire, selon les priorités choisies par le gouvernement, 22 millions iront à la justice et à la police, 16 millions à la création d’emplois, et 9 millions au processus électoral », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse. Il s’agit d’une aide immédiate qui sera disponible dans la première moitié du mois de juin », a-t-il précisé. Cette décision intervient après la visite du Premier ministre haïtien, Gérard Latortue, à Washington au cours de laquelle il a rencontré le président George W. Bush et des responsables de l’administration américaine, a précisé M. Foley. L’ambassadeur a souligné que M. Latortue avait exposé les difficultés de la population haïtienne qui souffre notamment de pénurie d’électricité, d’absence de ramassage des ordures et est encore confrontée aux destructions et pillages par des membres de l’ancien gouvernement. Dans cette aide supplémentaire, 4 millions de dollars sont également prévus pour la composante policière de la force de l’Onu, la Minustah (Mission des Nations unies de stabilisation en Haïti), a ajouté le diplomate américain. La Minustah va prendre la relève à partir du 1er juin de l’actuelle force multinationale intérimaire (Canada, Chili, France et États-Unis). « La force multinationale a évité de justesse une grande guerre entre les gangs armés (du pouvoir) et les forces rebelles », a estimé M. Foley qui a souligné que « ce dont le pays a le plus besoin, c’est de paix ». « La violence est un cancer qui ronge le pays depuis trop longtemps », a-t-il déclaré, en rappelant que « la communauté internationale n’aurait pas mis un centime dans le pays si les gangs armés ou les ex-militaires avaient pris le pouvoir ». Il a estimé « dommage » que le parti Lavalas (de l’ex président haïtien Jean Bertrand Aristide) n’ait pas désigné de représentant au sein du conseil électoral provisoire (CEP) ». « Le parti Lavalas s’était donné pour mission historique de défendre les masses pauvres du pays mais le résultat a été catastrophique avec des liens intimes avec des réseaux criminels et des trafiquants de drogue », a déploré l’ambassadeur. En dépit de l’installation en mars d’un nouveau pouvoir en Haïti, après le départ fin février de M. Aristide, le pays le plus pauvre du continent américain, qui compte quelque 8 millions d’habitants, peine à reprendre pied et reste soumis à une grave crise socio-économique. AFP

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