Les Etats unis contre une transition et pour des élections en Haïti

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La conjonction de deux dates, le début du mois de l’héritage haïtien et la fête du drapeau, était l’occasion pour le département d’état américain d’exprimer une nouvelle fois sa position sur la crise haïtienne.

Dans un discours préenregistré, la secrétaire d’État adjointe, Julie Chung a adressé mardi, un message clair et ferme aux acteurs haïtiens concernant les élections : 

« De nombreuses voix […] affirment qu’Haïti a besoin d’un gouvernement de transition pour remettre le pays sur la voie de la démocratie. Cela peut être une idée tentante. Mais qui seraient ces gens ? Comment seraient-ils choisis ? À quels électeurs rendront-ils des comptes ? […] Quelle loi déterminerait leur mandat ? Un gouvernement de transition empêcherait-il un nouveau chaos ? […] Nous avons appris qu’il n’y a pas de raccourcis pour bâtir une démocratie résiliente et durable. »

A ce stade, la possibilité d’une transition de rupture, réclamée par l’opposition ne trouve pas grâce aux yeux du gouvernement américain qui ne jure que par un retour à l’ordre démocratique passant par des élections :

« Les élections législatives qui auraient dû se tenir en 2019 se font attendre depuis longtemps. Et quelle a été la conséquence de ce retard ? Un pouvoir exécutif non contrôlé depuis janvier 2020, […]. Cette situation remet en question les préceptes fondamentaux de la démocratie haïtienne. »

Pointant du doigt ce qu’elle considère comme des dérapages du mode de gouvernement par décret tel qu’il s’opère en Haïti depuis janvier 2020, Julie Chung appelle au nom du gouvernement américain, à l’organisation d’ élections législatives pour mettre fin au plus tôt à ce mode de gouvernance. Sur un point la position des Etats unis n’évolue pas : la nécessité d’élections non seulement législatives mais aussi présidentielles, pour un transfert pacifique du pouvoir d’un dirigeant à un autre.

La diplomate se fend même d’un conseil en forme d’avertissement :

« Les besoins du peuple haïtien sont beaucoup trop pressants pour que les élections soient encore retardées. Vous n’organisez pas les élections quand cela vous convient, mais quand le moment est arrivé. […]  Les dirigeants politiques et de la société civile doivent surmonter leurs divisions pour atteindre l’objectif supérieur qui est la restauration de la démocratie et de la stabilité. »

Un discours en forme de rappel à l’ordre, et même s’il respecte les règles diplomatiques, un raidissement de la part du département d’état américain est perceptible.

AL/Radio Métropole

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