Les femmes marchent à Lascahobas pour le respect de leurs droits à la frontière

Une centaine de représentantes d’organisations de femmes ont marché, le 8 mars 2013, dans les rues de la commune frontalière de Lascahobas (Centre d’Haïti), pour réclamer le respect de leurs droits face aux violences quotidiennes subies à la frontière, notamment dans les marchés frontaliers. Selon un communiqué du GARR « An n pote kole pou fè respekte dwa fanm yo sou fwontyè a ak nan mache fwontalye yo, Unissons-nous pour faire respecter les droits des femmes à la frontière et dans les marchés frontaliers.», tel était le thème retenu en la circonstance. Portant des chapeaux de paille traditionnels, brandissant une large banderole et des pancartes, ces femmes avaient trouvé l’appui d’une dizaine d’hommes venus participer avec elles. Des chansons engagées relatant les conditions de vie des femmes dans la commune et les marchés frontaliers, ont marqué les différents moments de cette marche. «La justice doit être rendue à qui elle est due dans les tribunaux de Lascahobas. Car quand une femme ou une fillette est violée ici, il y a des juges de la commune qui s’amusent au vu et au su de tous à protéger l’agresseur au lieu de rendre justice à la victime après avoir été monnayés, ont dénoncé plusieurs participantes, ajoutant qu’ Il est temps de mettre fin avec ces cas de violations des droits humains qui se répètent à la fois dans la commune et à la frontière. », ont déploré quelques-unes des participantes de cette marche. Sur les pancartes on pouvait lire les revendications essentielles des participantes et participants : « Twop vyolans ap fèt nan mache fwontalye yo / Trop de violences se commettent dans les marchés frontaliers. Aba trafik fanm ak tifi, Non au trafic des femmes et fillettes. Jistis ak reparasyon pou tout fanm ak tifi ki sibi kadejak, Justice et réparation pour toutes les femmes et fillettes qui sont victimes de viol !». Au-delà des violences auxquelles elles font face au quotidien, les femmes de la frontière expriment aussi leur confiance en elles-mêmes avec cette phrase étalée sur une pancarte : «Fanm se poto mitan nan ekonomi peyi Dayiti, chapo ba pou yo, La femme est le socle sur lequel repose l’économie du pays, Honneur et mérite aux femmes! ». Durant tout le parcours qui avait commencé au centre-ville de Lascahobas, notamment de la Rue Verdun pour aboutir à la place publique, ces femmes, très confiantes et fières, faisaient passer leurs revendications. Des riveraines curieuses, debout sur le seuil de leurs maisons, se sont mises aussi à chanter en signe de solidarité, gagnées par l’enthousiasme des marcheuses et marcheurs. Des policiers qui se trouvaient à bord d’un véhicule pick up assuraient la sécurité durant tout le parcours. La représentante des Comités de Droits Humains de Lascahobas (KDM) membre du Réseau Frontalier Jeannot Succès, Garnise Gracia, avait délivré le message du jour aux abords des différents services publics, entre autres, la Mairie, le Tribunal de Paix et le Commissariat de Lascahabas ; et sur la place publique de la ville, point terminal de la marche. S’adressant aux autorités locales, la promotrice des droits humains a plaidé en faveur de la non-discrimination et du respect des droits des femmes commerçantes dans les marchés frontaliers. EJ/Radio Métropole Haïti

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