Les graffiti envahissent les murs de Port-au-Prince

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Les façades des résidences aussi bien que celles des institutions publiques et privées sont envahies par des graffiti. Cette pratique qui ne date pas d’hier gagne du terrain à travers le pays en raison de la multiplication des Organisations Populaires (OP). Les façades des maisons, des écoles, des banques, des supemarchés, des pharmacie, des institutions publiques, des ambassades et même des églises sont recouvertes de graffiti. Des slogans pro-Lavalas ou pro-Convergence, des messages hostiles à des dirigeants de partis, à des fonctionnaires de l’Etat ou à des institutions privées, ce sont les principaux textes observés à travers ces graffiti. A chaque manifestation ou mouvement de protestation d’OP à Port-au-Prince, les murs accueillent de nouveaux slogans. Les propriétaires d’édifices badigeonnés s’en plaignent n’ayant pas de répit. Les débours consentis pour repeindre les façades de leurs immeubles pour la période des fêtes de fin d’année l’ont été en vain, estiment-ils. Les badigeonneurs ont repris de plus belle les spray immédiatement. Et pourtant il est interdit à qui que ce soit de salir les monuments, les places publiques, les façades des résidences privées entre autres. Port-au-Prince qui se transforme en une véritable capitale de graffiti a déjà l’allure d’une cité abandonnée avec ses banderoles en lambeaux, ses affiches publicitaires déchirées et ses bilboards dénaturés installés depuis les élections de 2000. Delmas est peut être la commune la plus affectée par ce phénomène. En effet la commune la plus riche de la région métropolitaine de Port-au-Prince est très sale et devient de plus en plus invivable, asphyxiée par des bidonvilles et des « béton-villes’ avec des routes défoncées envahies par des marchands de nourriture. Port-au-Prince mérite une grande toilette et de nouvelles dispositions pour contrer les bandigeoneurs. Les agences qui installent les affiches publicitaires dans l’aire métopolitaine ont pour devoir également de les enlever après utilisation. La constitution haïtienne de 1987 reconnait aux citoyens et citoyennes le droit de manifester pacifiquement et de s’exprimer librement en utilisant les voies reconnues par la loi. Enlaidir toute une ville avec des graffiti ne saurait être une politique salutaire, estiment plus d’un. Texte Cossy Roosevelt

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