Deux mois après l’entrée en fonction du gouvernement Alexandre/Latortue, la majorité des quartiers de Port-au-Prince ou presque reçoivent moins de quatre heures de courant par jour. Les promesses faites jusqu’ici tardent à se concrétiser. Le phénomène du « black-out » donne du fil à retordre au gouvernement. L’équipe au pouvoir a hérité d’une compagnie nationale d’électricité dysfonctionnelle. La capacité actuelle de production de l’EDH, d’une trentaine de mégawatts environ, est loin d’être suffisante. La région métropolitaine de Port-au-Prince a besoin de plus de 150 mégawatts pour être alimentée 24/24. Pour le moment, les citadins doivent se contenter de seulement 4 heures par jour. Avec l’entrée en fonction de l’équipe dirigée par Gérard Latortue, on s’attendait à une grande amélioration dans la distribution du courant électrique à la capitale. Loin de là, la crise du « black-out » s’est plutôt aggravée. Face à une telle situation, le ministre des Travaux Publics Transports et Communications (TPTC), l’ingénieur Jean Paul Toussaint, ne peut pas se perdre en conjectures. Cependant, le titulaire des TPTC dit miser sur les travaux de réparation en cours au niveau de la centrale de Péligre et de certaines thermiques pour fournir aux habitants de Port-au-Prince 4 heures de courant de plus par jour. Le régime passerait de 4 à 8 d’ici la mi-mai, selon les prévisions de l’ingénieur Jean Paul Toussaint. Mais, dans l’état actuel des choses, l’Etat haïtien ne pourra, à lui seul, résoudre le problème sur le moyen et le long terme. Les caisses du trésor public sont vides, répète le ministre des TPTC qui souhaite une assistance de l’international de l’ordre de 2 millions de dollars américains pour remettre en état de fonctionnement les moteurs de l’EDH. En quelques mots, les responsables du ministère des travaux publics comptent sur la remise en service de Péligre et des centrales thermiques pour renverser la tendance . Mais qu’en est-il des compagnies privées Aservin et Sogener avec qui l’ancienne administration avait, pour le compte de l’Etat, signé des contrats pour la fourniture de courant à l’EDH. L’ingénieur Jean Paul Toussaint indique que ces entreprises sont toujours lées à l’accord qui avait été conclu. L’option privilégiée par l’actuel responsable des TPTC est le renforcement de la capacité de production de l’EDH. Ce qui éviterait l’achat d’énergie électrique à prix fort pour la revendre à prix faible sur un réseau fonctionnant à perte en raison des difficultés techniques et les prises clandestines.
Les habitants de Port-au-Prince dans l’attente d’une solution à la crise du « black-out »
Publicité