Les intempéries font plus de 200 morts en Haïti et en République dominicaine

Les pluies torrentielles qui se sont abattues ces derniers jours sur les Caraïbes ont fait plus de 200 morts en Haïti et en République dominicaine, selon un bilan provisoire, provoquant également des dégâts matériels en Guadeloupe, dans les Antilles françaises. En Haïti, les services de la protection civile font état mardi de 130 morts, dont 58 emportées par eaux en furie dans une même localité, à Fonds Vérette, à deux heures de route au nord-est de la capitale haïtienne. Bâtie sur le lit d’une rivière, cette bourgade et ses environs, qui comptent quelque 45.000 habitants, la plupart agriculteurs, avait déjà enregistré des dizaines de morts lors du passage du cyclone George en 1998 et de la tempête tropicale Gordon en 1994. Les dégâts causés aux cultures vivrières de base (maïs, bananes, millet) qui nourrissent la population locale sont considérables. Un hélicoptère de la force multinationale intérimaire a décollé mardi matin de Port-au-Prince afin d’estimer les dégâts et d’acheminer les premiers secours. La protection civile a également indiqué que le département du sud-est d’Haïti, frontalier avec la République Dominicaine, avait été le plus durement touché par ces pluies. En République dominicaine, qui partage avec Haïti l’île d’Hispaniola, la deuxième des Caraïbes après Cuba, c’est le village frontalier de Jimani (sud-ouest) qui a été le plus touché, victime du débordement du fleuve Soleil, qui prend sa source dans le pays voisin. Les eaux du fleuve, gonflées par sept jours consécutifs de pluie, ont débordé dans la nuit de dimanche à lundi, surprenant les habitants dans leur sommeil et faisant au moins 76 morts (23 femmes, dix hommes et 43 enfants) dans un quartier habité par des Dominicains et des Haïtiens, selon les autorités de cette ville située à 280 km à l’ouest de la capitale. Cependant, le bilan devrait être beaucoup plus élevé car le nombre de disparus est d’une centaine, selon les témoignages d’habitants et de journalistes. Alors que l’état d’alerte maximale a été déclaré dans la zone dévastée et que les secours poursuivaient leurs recherches mardi, les cadavres des victimes ont été empilés dans la morgue locale, pleurées par des proches en état de choc, selon les images des télévisions. « Ceux qui ne sont pas reconnus par leurs proches, nous devrons les enterrer dans des fosses communes pour des raisons de salubrité publique », a déclaré le président de la Commission nationale d’urgence (CNE), Radhamés Lora Salcedo. Dans le reste du pays, les intempéries ont coûté la vie à sept autres personnes et provoqué d’importants dégâts matériels, certaines communes n’ayant plus ni eau ni électricité. Les dégâts devraient être également importants pour l’agriculture. Selon le journal Listin de Saint-Domingue, il pourrait s’agir de la plus grande tragédie due aux intempéries dans l’histoire du pays, avec un bilan supérieur au passage du cyclone George en septembre 1998. Dans le reste des Caraïbes, les pluies ne semblent avoir provoqué que des dégâts matériels. Dans les Antilles françaises, es pluies continues depuis dix jours en Guadeloupe ont provoqué des inondations de maisons et des coupures de routes. La route reliant les deux principales villes insulaires, Pointe-à-Pitre et Basse-Terre, a été coupée pendant plus de quatre heures lundi par une brusque montée des eaux. AFP

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