La présidence rejette la manière forte envisagée par la Police Nationale d’Haïti (PNH) pour ramener l’ordre aux Gonaïves et retrouver les fugitifs du 2 août 2002. Une délégation du Palais National conduite par le chargé de mission Jose Ulysse a indiqué qu’elle s’était entretenue avec l’évadé Amiot Métayer réfugié dans le quartier populaire de “ Raboteau”. Dans une interview accordée à Radio Métropole dans la soirée du lundi 5 août 2002, M. Ulysse a annoncé que la présidence était en bonne voie de faire la paix avec le dirigeant d’OP qui est activement recherché par la PNH. Cette version des faits a été démentie par les OP qui affirment d’une part , que le négociateur de la présidence n’a pas rencontré M. Métayer et d’autre part, qu’ils ont envoyé un message hostile au chef de l’Etat , Jean Bertrand Aristide. Pendant ce temps, les violons ne s’accordent pas entre la PNH dont le président du Conseil Supérieur de la Police est le premier minsitre Yvon Neptune et l’Exécutif Lavalas dirigé par le président Aristide . Alors que le Pouvoir Lavalas à travers la présidence manifeste sa volonté de négocier avec les OP des Gonaïves, la PNH a décidé d’utiliser la manière forte pour ramener l’ordre dans la Cité de l’Indépendance. Le porte-parole de l’institution , Jean Dady Siméon , en conférence de presse , le lundi 5 août , a qualifié la situation aux Gonaïves de “ grand banditisme “ qui mérite “ un grand remède “ . Des agents des Unités Spécialisées de la police ont été dépêchés aux Gonaïves avec pour mission de mettre la main au collet des prisonniers en cavale et des membres de “l’armée canibale” qui ont saccagé la prison de la ville et récupéré leur leader Amiot Métayer dit “ Cubain “ ainsi que plusieurs dizaines d’autres prisonniers dangereux dont Jean Pierre alias “ Jean Tatoun “ . Des patrouilles sont effectuées dans les différentes artères de la Cité de l’Indépendance mais les agents de l’ordre évitent pour l’instant le quartier de » Raboteau » , bastion des partisans de Métayer. L’un des porte-parole de la présidence , le docteur Hendel Carré , se refuse à parler de problèmes de coordination entre les plus hautes sphères du Pouvoir mais préfère évoquer des “ problèmes de communication dûs à la distance ” . Toutefois, M. Carré se réjouit du comportement des policiers qui refusent l’affrontement afin , dit-il, d’éviter toute effusion de sang comme le recommande la présidence . Interrogé par Radio Métropole ce mardi 6 août sur le sens de l’autorité manifestée par Lavalas en négociant avec des fugitifs , hors-la-loi , brigands , bandits , selon les propos même du premier ministre Yvon Neptune , le porte-parole de la présidence indique que l’autorité de l’Etat ne peut être affaiblie quant les dirigeants essaient par la voie de la négociation de résoudre un problème concernant toute une population . Questionné à la Rubrique “ Invité du Jour de Radio Métropole “ sur la banalisation de la Justice et l’encouragement à l’impunité avec un tel comportement , M. Carré a répondu que l’Etat avait pour devoir de travailler pour la paix de la société. Le porte-parole de la présidence a ajouté que l’Exécutif misait sur le temps pour résoudre le problème aux Gonaïves afin d’atténuer l’ampleur des manifestations .
Les plus hautes autorités Lavalas divisées sur la stratégie à adopter pour résoudre la crise aux Gonaïves
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