Les port-au-princiens livrés aux kidnappeurs

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Au mois trois enlèvements par jour sont rapportés à la presse. De nombreux cas ne sont pas mentionnés sur demande des proches des victimes. Cette situation d’insécurité généralisée fait craindre le pire à l’approche des élections. On ne compte plus le nombre de personnes enlevées à Port-au-Prince par des bandits armés. En l’espace de quelques semaines, plus d’une vingtaine d’enfants, adolescents et adultes ont été kidnappés dans la région métropolitaine. Mais, dans la plupart des cas, les proches des victimes préfèrent garder un profil bas ne voulant pas révéler les informations nécessaires à la Police et à la presse. Il s’agit là d’une peur qui se généralise. Une psychose qui n’est pas sans conséquence sur la vie des port-au-princiens, affirme la psychiatre Jeanne Philippe, présidente de l’Association Médicale Haïtienne. Depuis quelque temps, Port-au-Prince est devenue une capitale extrêmement dangeureuse. Vaquer à ses occupations dans la région métropolitaine comporte un risque énorme en terme de sécurité. Combien de personnes assassinées, combien de véhicules incendiés lors des raids des activistes armés lavalas à la capitale, on n’en finit pas de compter. Dans ce climat d’insécurité généralisé, le stress est permanent d’autant que les port-au-princiens sont impuissants face aux bandits très menaçants. Le docteur Jeanne Philippe demande aux haïtiens d’être solidaires pour faire échec aux agresseurs. Mais face à des bandits sans foi ni loi, on a plutôt tendance à fuir pour ne pas laisser sa peau. Le réseau de kidnappeurs opère dans toutes les zones de la capitale et n’a de préférence pour une courche sociale bien déterminée. Les membres de ce réseau sont plus que déterminés à destabiliser le pays malgré la présence de la Minustah sur le terrain.

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