
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) annonce dans un communiqué que les autorités dominicaines continuent avec les opérations de rapatriements massifs à la frontière de Belladère, dans le Plateau Central. Selon ce communiqué L’immigration dominicaine a déjà rapatrié seulement pour le mois d’août 2011, 838 personnes dont 18 femmes. Parmi les rapatriés-es, figurent deux ressortissants dominicains, a appris le GARR. « Je me trouvais en face d’une bijouterie à Santo Domingo où je prêtais mes services en tant qu’agent de sécurité. Des policiers dominicains sont venus m’arrêter sur place le 24 août 2011 pour me conduire à un commissariat avant de m’envoyer en Haïti, un pays qui n’est pas le mien. », a expliqué l’un des Dominicains accueillis au bureau du GARR à Belladère. « Ils m’ont expulsé de ma terre natale les mains vides à cause de la couleur de ma peau. », s’est-il indigné. La plupart des rapatriés-es ont critiqué le comportement de certains militaires et policiers dominicains qui, disent-ils, les ont dépouillés de leur téléphone portable et de leur portefeuille au moment des opérations de rapatriement. « On nous a arrêtés en pleine rue, plusieurs d’entre nous en pleine activité sans nous donner l’opportunité de récupérer ce que nous avons acquis pendant des années de travail en territoire dominicain. Et même nos téléphones portables et les liquidités que nous avons en poche au moment de notre arrestation ont été emportés. », a déploré l’un d’entre eux. Outre ces abus signalés par les victimes, les rapatriements opérés par la Migration dominicaine à la frontière de Belladère au cours du mois d’août 2011 violent les prescrits du Protocole d’entente conclu entre les gouvernements haïtien et dominicain en décembre 1999 : les autorités haïtiennes ne sont pas alertées pour l’accueil des rapatriés-es (Point f); les opérations de reconduction s’effectuent la nuit (Point a) ; les rapatriés-es sont privés de l’opportunité de récupérer leurs effets et biens personnels (Point d) sans oublier d’autres violations flagrantes du Protocole comme la séparation de familles. EJ/Radio Métropole Haïti