L’Association de défense de la liberté de la Presse « Reporters Sans Frontières » met en doute la volonté des autorités haïtiennes à faire le jour sur l’assassinat du directeur de Radio Haïti Inter, Jean Léopold Dominique. Le secrétaire général de l’organisation qui a bouclé le vendredi 23 novembre une mission de 48 heures en Haïti, met en évidence les obstacles dressés sur le chemin du juge d’instruction Claudy Gassant. Robert Ménard indique que l’impunité règne en maitre en Haïti avec la complicité des autorités. C’est l’inquiètude qui a amené cette délégation de Reporters Sans Frontières à réaliser cette mission de deux (2) jours dans la capitale haïtienne. Des inquiétudes par rapport à l’enquête sur l’assassinat du directeur de Radio Haïti Inter, Jean Léopold Dominique qui ne fait que trop durer dit Reporters sans Frontières. Et après plusieurs rencontres d’information , Robert Ménard tire une conclusion dans son rapport de mission. « Il y a un certain nombre de gens qui s’emploient à fond pour que l’enquête continue de trainer en longueur » . Et les premiers responsables de ce blocage, M. Ménard les indentifie au Parlement haïtien, ce sont les sénateurs dit-il qui refusent de lever l’immunité parlementaire de Dany Toussaint . Deuxième entité pointée du doigt par Reporters Sans Frontières, c’est la Police Nationale d’Haiti (PNH) , auxiliaire de la justice mais l’organisation dit constater que la PNH représente un danger pour le juge Claudy Gassant. « La Police fait tout pour que toutes les personnes mises en cause n’aient aucun compte à rendre par devant la justice » fait encore remarquer Robert Ménard. Le secrétaire général de RSF en veut pour preuve les affaires Gassant/Saintuné, le dossier Paul Raymond/ René Civil et le lynchage spectaculaire du nommé Tipanel à Léogane. Le Judiciaire et l’Exécutif sont aussi mouillés par le rapport de Reporters sans Frontières, la magistrature essaie de ternir l’image du juge Claudy Gassant, sa famille, ses enfants sont menacés, c’est toute une chaine d’irresponsabilité explique RSF dans son rapport. Et en remontant la filière des responsables du blocage de l’enquête sur l’assassinat de Jean Dominique, Robert Ménard place au sommet de la pyramide le chef de l’Etat Jean Bertrand Aristide et pour expliquer son point de vue, le secrétaire général de RSF procède par comparaison.M. Ménard cite à titre d’exemple le nombre important d’agents de sécurité dont bénéficiait le juge instructeur sous la présidence de René Préval réduit sous la présidence d’Aristide à une peau de chagrin. Haïti est devenue une république bananière ou règne l’impunité dit Reporters Sans Frontières qui indique que dans n’importe quel état de droit, cette enquête aurait abouti. Jean Bertrand Aristide doit se prononcer pour ou contre Jean Dominque et le chef de l’Etat dispose de quelques mois pour le faire sinon l’ancien curé de Saint-Jean Bosco deviendra le quarantième prédateur de la liberté de la presse, avertit Robert Ménard. Reporters Sans Frontières compte aussi s’adresser par lettre à chaque sénateur en particulier pour demander de façon formelle la levée de l’immunité parlementaire de Dany Toussaint, suspect numéro 1 dans l’assassinat de M. Dominique survenu le 3 avril 2000, dit RSF. L’association de défense de la liberté de la presse entend aussi se porter partie civile au moment du procès et sur le plan international RSF compte demander aux bailleurs de fonds d’ajouter le nom de Jean L. Dominique à la liste des raisons expliquant le gel de l’aide internationale à Haïti. Le ministre de la Culture et de la Communication condamne l’attitude du secrétaire général de Reporters Sans Frontières , Robert Ménard. Tout en concédant que certaines remarques de M. Ménard sont justes , Guy Paul déplore l’approche hautaine du responsable de RSF et met en garde contre tout amalgame entre l’aide internationale et l’enquête sur l’assassinat de Jean Léopold Dominique.
L’impunité est de retour en Haiti , dénonce Reporters Sans Frontières en référence à l’enquête sur l’assassinat de Jean Léopold Dominique
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