Bernard Blanc, un jeune entrepreneur dans la quarantaine et son enfant d’un an ont été tués mercredi soir à Pétion-ville (commune de Port-au-Prince) par deux individus qui circulaient à moto, a appris Radio Métropole. L’épouse de l’homme d’affaires assassiné qui se trouvait dans la voiture ciblée par les bandits a été blessée par balle.Selon des témoins, M. Blanc venait de fermer sa boulangerie « la Boulangerie Mont Carmel » à la Place Boyer (Pétion-ville), lorsqu’il a été atteint mortellement par plusieurs projectiles. Jeudi matin, le corps sans vie d’un jeune homme a été retrouvé à la Cité Militaire, non loin de l’aéroport international de Port-au-Prince, qui est devenue depuis quelque temps une zone à haut risque. Selon des riverains, la victime voulait tromper la vigilence des bandits qui venaient de l’enlever.En dépit des annonces faites par les responsables des forces de l’ordre, les bandits imposent leur loi à la capitale haïtienne en kidnappant et en tuant des gens de jour comme de nuit. Les casques bleus déployés en Haïti depuis tantôt deux ans n’arrivent toujours pas à stabiliser la région métropolitaine de Port-au-Prince, selon des parlementaires haïtiens qui sont très critiques à l’endroit de la Mission onusienne (Minustah). Des députés et sénateurs qui réclament une redéfinition du mandat de la Minustah se prononcent en faveur d’un désarmement systématique des gangs armés qui sèment le deuil dans le pays. « La situation actuelle est inacceptable, trop de gens sont assassinés, trop de gens sont kidnappés », déplorent des parlementaires qui dénoncent ce qu’ils appellent l’inaction des casques bleus.Une situation de violence règne depuis près d’un mois à Martissant (Sud de Port-au-Prince) où plus d’une trentaine de personnes ont été tuées lors des affrontements entre gangs armés des quartiers de Grand Ravine et de Décartes. Des dizaines de riverains ont fui leurs domiciles pour échapper à la fureur des bandits. Des actes de violence sont également recencés dans plusieurs villes de province notamment aux Gonaïves ou un policier a été tué par des bandits la semaine dernière.Face au pourrissement du climat sécuritaire, des citoyens haïtiens interrogés par Radio Métropole appellent le gouvernement à adopter les mesures qui s’imposent pour mettre hors d’état de nuir les gangs armés. Ils se prononcent du même coup contre toute forme de négociation avec les bandits qui terrorisent la population. Le Premier ministre Jacques Edouard Alexis a indiqué récemment qu’aucune forme d’insécurité politique ne sera tolérée. « Rien ne peut justifier aujourd’hui l’insécurité politique en Haïti. Si l’insécurité est de nature politique, nous allons la combattre énergiquement », a-t-il déclaré.Le chef du gouvernement haïtien qui affirme que la force doit rester au droit a annoncé l’application de la politique de « la carotte et du baton » pour mettre un terme à l’action des bandits. « Nous n’allons pas tolérer que des bandits continuent de perpétrer des crimes contre la population en toute impunité », a-t-il lancé.
L’insécurité à Port-au-Prince fait de nouvelles victimes
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