L’insécurité alimentaire a baissé de moitié dans les zones affectées par Matthew

Selon une récente évaluation d’urgence réalisée deux mois après le passage de l’ouragan Matthew en Haïti, le nombre de personnes en insécurité alimentaire dans la Grande-Anse et le Sud, deux départements plus touchés, a diminué de moitié, passant d’environ un million de personnes à 400,000. Cependant, dans le Nord-Ouest, l’Artibonite, les Nippes et La Gonave (l’Ouest), bien que l’impact de l’ouragan y ait été plus faible, ses effets, associés à trois années de sécheresse et de graves inondations, ont entraîné une hausse du niveau d’insécurité alimentaire où 1 million de personnes a été touché. Au total, plus de 1,5 million de personnes sont en insécurité alimentaire dans ces 6 départements suite à cette série de chocs. La dernière Évaluation d’urgence de la sécurité alimentaire réalisée en décembre 2016 par la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), le Programme Alimentaire Mondial (PAM), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et FEWS NET, confirme que la sécurité alimentaire s’est améliorée par rapport à octobre mais souligne la nécessité de continuer à fournir de l’assistance dans les zones touchées par l’ouragan tout en aidant les plus vulnérables à reconstruire leurs moyens d’existence. L’évaluation démontre également la nécessité d’accroître les efforts d’assistance au-delà de ces deux départements, là où les niveaux d’insécurité alimentaire ont été jugés élevés. Après l’ouragan Matthew, à cause de l’assistance alimentaire fournie à partir d’octobre 2016, les niveaux d’insécurité alimentaire ont diminué, dans le Sud de 79% à 41% deux mois plus tard et dans la Grande-Anse de 78% à 54% pendant la même période. Depuis le début de l’intervention d’urgence, sous la direction du gouvernement, le PAM a distribué de l’aide alimentaire dans ces deux départements à plus de 900 000 personnes et a distribué des aliments complémentaires enrichis à plus de 20 000 femmes enceintes et allaitantes et enfants de moins de cinq ans. Parallèlement, la FAO de concert avec le MARNDR a fourni des semences, des outils ainsi que des ressources financières à plus de 21 000 ménages agricoles vulnérables dans 5 départements (Grand’Anse, Sud, Sud’Est, Ouest, Nord-Ouest). Les niveaux les plus élevés d’insécurité alimentaire se situent dans le département du Nord-Ouest (65%), dans le Haut Artibonite (54%) et à La Gonave (l’Ouest, 54%) ; ces régions n’avaient pas été identifiées comme étant prioritaires pour les interventions d’urgence après la première évaluation de la mi-octobre.«Les résultats de l’évaluation dévoilent l’impact très positif de nos efforts collectifs à la suite de l’ouragan, mais confirme aussi l’impératif de continuer et de réorienter l’assistance vers de nouvelles régions où l’insécurité alimentaire est plus significative, a déclaré Ronald Tran Ba Huy, représentant du PAM en Haïti.« Les conclusions de cette nouvelle évaluation sont la preuve que les différentes interventions ont apporté des résultats significatifs en termes d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages affectés par l’ouragan. Nous devrions consolider ces acquis, en travaillant main dans la main avec le gouvernement, afin de renforcer nos interventions auprès des communautés vulnérables », a fait remarquer le Représentant de la FAO en Haïti, Nathanaël Hishamunda. «Le gouvernement continuera à guider ces efforts», a déclaré Chrisner Roche, Coordonnateur de la CNSA, «et les résultats de l’évaluation veilleront à ce que la réponse donne la priorité aux personnes les plus vulnérables dans les nouvelles zones mises en évidence par l’évaluation». La communauté humanitaire en Haïti a urgemment besoin de 113 millions de dollars pour soutenir la sécurité alimentaire et l’agriculture en 2017. EJ/Radio Métropole Haïti

Publicité