L’OIM (l’Organisation Internationale pour les Migrations) a inauguré le mardi 20 juin , avec la Mairie d’Anses-à-Pîtres et le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, le premier Centre de Ressources Frontalier (CRF). Trois autres CRF sont en cours de construction aux trois autres points frontaliers officiels (Malpasse, Belladère et Ouanaminthe). Selon un communiqué de L’OIM, ces centres permettront de fournir une meilleure identification, orientation et assistance aux migrants vulnérables, tout en offrant un espace de coordination équipé pour favoriser le renforcement des synergies entre les acteurs de protection locaux (ONM, BPM et IBESR). Le CRF offrira aussi un espace pour le conseil psycho-social. « Les migrants sont des gens déracinés qui ont tout laissé derrière eux. Ils ont une dignité à préserver. Ce sont des êtres humains au-delà de tout. Penser à ouvrir un centre pour les accueillir où un psychologue pourra panser leurs blessures est un geste symbolique et fortement humain. Cette initiative importante est épaulée et encouragée par le Gouvernement haïtien », a indiqué le Ministre des Affaires Sociales et du Travail, Monsieur Roosevelt Bellevue, lors de l’inauguration du CRF. « La Migration est un phénomène qui devait contribuer à l’enrichissement des potentialités de l’humanité. Mais par la force des choses, elle devient de plus en plus une crise qui menace la cohabitation pacifique, productive et prospérante des civilisations d’aujourd’hui et de demain. Face à cette décadence, la sagesse humaine doit prendre le dessus afin de redonner de la dignité, du respect, de l’espoir à l’humain peu importe les cas de figure », a-t-il ajouté. La zone frontalière avec la République Dominicaine est, du côté haïtien, caractérisée par une faible représentation des institutions étatiques et l’absence d’opportunités socio-économiques. Un nombre de migrants important traversent la frontière de manière irrégulière à la recherche de services et d’opportunités indisponibles en Haïti. L’absence de documentation accroit leur vulnérabilité et les expose davantage à tout type d’abus et d’exactions telles que la traite des personnes (incluant le travail forcé, l’exploitation sexuelle, etc.). »Depuis l’expiration en juin 2015 de la période d’enregistrement au Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE), l’OIM a enregistré plus de 202,252 [1] migrants haïtiens qui sont revenus spontanément ou ont été déportés vers Haïti. Ce chiffre considérable témoigne de l’importance des besoins d’assistance sur toute la zone frontalière pour aider ces migrants vulnérables, particulièrement les femmes et les enfants. La majorité d’entre eux arrivent dans des conditions très précaires : sans ressource, séparés de leurs familles, sous alimentés, épuisés après avoir passé parfois plusieurs jours dans des centres de détentions dominicains. Ils sont alors pour la plupart livrés à eux-mêmes lorsqu’ils arrivent en Haïti » précise Fabien Sambussy, Chef de Mission de l’OIM en Haïti. C’est dans ce contexte que l’OIM, appuyé par le soutien financier du Gouvernement du Canada, a mis en œuvre un projet d’assistance pour ces migrants intitulé « Aide aux enfants et femmes vulnérables dans les zones frontalières en Haïti ». « Le Canada est fier d’appuyer ce projet qui améliore la protection et la promotion des droits fondamentaux des femmes et des filles; cette initiative s’aligne très bien à la nouvelle politique d’aide féministe du Canada », déclare Ivan Roberts, Chef de la Coopération Canadienne en Haïti. Ce projet vise à améliorer les capacités des acteurs locaux dans la lutte contre les méfaits de la migration irrégulière et la traite des personnes sur les quatre points frontaliers officiels de Ouanaminthe, Belladère, Malpasse et d’Anse-à-Pîtres. Il met également en place des mécanismes de référencement pour faciliter l’accès aux services de base et favoriser une réintégration durable des migrants vulnérables en Haïti. La Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Madame Eunide Innocent se réjouit de la nouvelle infrastructure mise en place. » Le respect de la dignité humaine reste une constante dans l’histoire de la lutte des femmes, «nan tout sikonstans dwa fanm fèt pou respekte !» » Le Centre de Ressources Frontalier constitue la pierre angulaire de ce projet pour permettre l’enregistrement puis le référencement des migrants vulnérables vers les structures d’assistance (centres médicaux, centres d’hébergement et autres structures supportées par le Ministère des Affaires Sociales). Le CRF est ainsi au cœur du mécanisme de protection des migrants retournés ou déportés de la République Dominicaine. Il représente aussi la première structure étatique qui assure un retour digne et sécurisé des migrants haïtiens dans leur pays d’origine. L’OIM réitère son soutien inconditionnel aux Ministères, autorités et institutions haïtiennes en charge de la Migration pour adresser les problèmes migratoires internes et externes auxquels l’état Haïtien doit faire face. L’OIM souhaite continuer à supporter le Gouvernement haïtien dans ses efforts pour assurer et promouvoir une Migration régulière ; et protéger les migrants les plus vulnérables. EJ/Radio Métropole Haïti
L’OIM ouvre un premier Centre de Ressources Frontalier (CRF) à Anse-à-Pîtres
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