
La Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a rappelé hier aux autorités haïtiennes qu’Haïti a pour obligation de garantir qu’il n’y ait pas d’impunité pour les violations graves des droits de l’homme commises dans le passé.M. Jean Claude Duvalier est accusé de corruption, vol et détournement de fonds pendant ses années au pouvoir, de 1971 à 1986. » De telles violations systématiques des droits ne peuvent être ignorées. Tous les Haïtiens qui ont souffert de tels abus ont le droit d’obtenir justice. J’encourage les autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et à garantir aux victimes la justice qui leur est due depuis longtemps « , insiste Mme Pillay dans un communiqué de presse.La Haut Commissaire rappelle qu’en vertu du droit international, il n’y a pas de prescription pour les violations graves des droits de l’homme pouvant être assimilées à des crimes internationaux comme la torture, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les viols. En début de semaine la commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) avait exprimé les mêmes préoccupations.Dans un communiqué la CIDH a fait état du devoir de l’état haïtien d’enquêter sur les graves violations des droits humains commises sous le régime de Jean-Claude Duvalier. La CIDH rappelle qu’en sa qualité d’État membre de la Convention américaine, Haïti a l’obligation internationale d’enquêter sur les graves violations des droits humains commises sous le régime de Jean-Claude Duvalier et, s’il y a lieu, d’en punir les auteurs. Les responsables de la CIDH soulignent que la Constitution haïtienne établit que ce traité fait partie de la législation nationale et abroge toutes les lois qui lui sont contraires. Dans le Communiqué la CIDH cite la documentation existante qui fait état des violations systématiques des droits humains, telles que des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des actes de torture enregistrés sous le régime de Duvalier. » Aux termes du droit international, de tels actes constituent des crimes contre l’humanité. L’interdiction de ces crimes, leur caractère imprescriptible, l’obligation d’enquêter sur eux et de les sanctionner ainsi que la prohibition absolue de la torture « , précise la note. LLM / radio Métropole Haïti