
Dans une correspondance responsive datée du 15 novembre 2014, les responsables politiques ont demandé au président Michel Martelly d’envoyer des signaux clairs d’apaisement social et politique en vue de créer un climat de confiance préalable à la tenue de négociations sereines dans les meilleurs délais. Dans cette correspondance qui porte les signatures de Jonas Coffy pour « Ayisyen pou Ayiti », Levaillant Louis-Jeune pour la plateforme INITE, Rosemond Pradel pour la Fusion, Bob Limontas pour « KontraPèp La » et TurnebDelpé pour le MOPOD, les leaders de l’opposition estiment que les discussions devraient porter sur les différents aspects de la crise haïtienne notamment la question électorale, le fonctionnement indépendant et régulier des institutions de l’Etat, le processus de recouvrement de souveraineté du pays. Conscients de la crise politique qui menace les fondements de la République à la veille du centenaire de l’occupation américaine de 1915,les leaders de l’opposition ont fait valoir que « le temps passe et la crise que connait le pays risque, à l’avenir, de prendre des proportions aux conséquences incalculables. Conscients de cette grave menace, nous sommes, d’ores et déjà disposés à engager des négociations sérieuses en vue de parvenir à un accord politique global qui garantit l’avenir démocratique du pays ». Toutefois,ont-ils écrit au chef de l’Etat, « nous ne pourrions laisser passer cette occasion sans attirer votre attention sur le caractère irritant des arrestations illégales, des persécutions politiques systématiquement exercées contre les adversaires du pouvoir », indexant le ministre de communication Rudy Herivauxqui, selon eux, rend le climat politique encore plus nocif par « ses positions intempestives, sinon génocidaires, positions qui ne peuvent que polluer davantage une atmosphère politique déjà suffisamment toxique ». Si le Président Martelly peut libérer « les prisonniers politiques, faire cesser les persécutions politiques, créer un climat de confiance et trouver un médiateur haïtien, la rencontre entre lui et l’opposition aura lieu », a dit TurnebDelpé. Cette rencontre devrait en principe se tenir au lendemain d’une manifestation de l’opposition ce 18 novembrequi setermine dans le sang. Des hommes armésnon identifiés ont ouvert le feu sur des manifestants et en ont faittrois blessés.Les manifestants ont déjà pointé du doigt des bras armés du pouvoir qui auraient, selon eux, tiré sur les manifestants. Cette affaire risque de polluer davantage le climat politique. Notons que cette invitation du chef de l’Etat haïtien constitue la troisième adressée aux partis politiques de l’opposition les invitant à dialoguer en vue d’un compromis politique afin d’épargner le pays du spectre de la crise politique aux conséquences incalculables le menaçant.« La démarche du président Martelly, de lancer des invitations aux partis de l’opposition, est une preuve de sa volonté de ne pas diriger le pays par décret », estime FednelMonchery, coordonnateur national de REPONS PEYIZAN. MJ/Radio Métropole Haïti