Louis Joinet réclame plus d’efforts des autorités pour diminuer la détention préventive prolongée

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L’expert indépendant de l’ONU pour les droits de l’homme, Louis Joinet, salue le travail réalisé par les organisations de défense des droits humains, expliquant que l’activité de monitoring n’était pas nécessaire au cours de son séjour. » Le rapport de Justice et Paix sur les élections, celui du Réseau National de Défense des Droits Humains sur l’état des prisons et les rapports de la Minustah sont de bonne facture « , soutient M. Joinet.Le magistrat français, qui a bouclé ce jeudi une visite d’évaluation en Haïti, estime que la détention préventive prolongée est l’un des principaux défis auxquels les autorités doivent faire face. » Pour diminuer la détention préventive prolongée j’ai proposé qu’on utilise la procédure de la comparution immédiate indique t-il tout en se réjouissant des nouvelles dispositions adoptées par le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince.M. Joinet affirme que l’important n’est pas d’élaborer de nouvelles lois mais d’appliquer celles qui existent, et rappelle que la procédure de la comparution immédiate date de 1929. » Si on applique la loi il y aura une baisse progressive, régulière et durable de la détention préventive prolongée », assure t-il précisant que des personnes ayant bénéficié d’un non lieu sont encore incarcérées.Le magistrat français estime que 80% des personnes incarcérées sont en détentions préventives prolongées estimant que cette situation ne pourra pas être résolu a brève échéance.Les effets de la détention préventive prolongée sont néfastes sur les conditions de vies des détenus soutient le magistrat français pour qui la surpopulation carcérale est étroitement liée aux lenteurs dans le fonctionnement du système judiciaire.Toutefois le magistrat français note une volonté politique et sociale de réaliser des progrès dans le domaine des droits humains.Il cite entre autres la présentation au parlement des projets de loi sur le statut de la magistrature, l’école de la magistrature, et le conseil supérieure de la magistrature.Interrogé sur la libération de Amanus Mayette, l’expert indépendant de l’ONU dit comprendre la décision du juge estimant que la détention préventive donc illégale peut être assimilée à une arrestation illégale.Après 37 mois de détention arbitraire, en dépit d’une demande de remise en liberté, on comprend la décision en Habeas Corpus assure t-il.

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