L’UE fait un don de 2,6 M € à l’UNICEF

Le département d’aide humanitaire et de protection civile de la Commission Européenne (ECHO) a alloué 2,2 millions d’euros à l’UNICEF pour renforcer les activités de prévention et de réponse rapide au choléra. 400.000 euros ont été donnés pour aider les enfants touchés par les migrations entre Haïti et la République Dominicaine. Sous la direction du Ministère de la Santé Publique, ce don permettra de poursuivre l’action en cours au niveau national, en ce compris le renforcement de la surveillance épidémiologique, la coordination de la réponse aux épidémies de choléra et la mise en oeuvre de la réponse communautaire appropriée et rapide au choléra pour empêcher la maladie de se propager. Depuis le début de l’épidémie en octobre 2010, 773.907 cas suspects de choléra ont été déclarés, avec 9.115 décès rapportés au 19 Mars 2016, selon le Ministère Haïtien de la Santé Publique et de la Population (MSPP). L’objectif à court terme du Plan National d’Elimination du Choléra a donc été atteint, avec moins de 50.000 cas en 2015. En effet, malgré de nombreux défis et risques, la stratégie nationale appliquée depuis 2012 qui combine la surveillance, la prévention et la réponse rapide a eu un impact positif. Au cours des trois dernières années, le nombre de cas suspects de choléra a diminué de façon significative – en passant de 101,354 cas suspects en 2012, à 29.078 en 2014 et 36.045 en 2015. Malgré cela, trop d’enfants continuent de souffrir et de mourir. En 2015, environ 21 pour cent des cas suspects étaient âgés de moins de 5 ans, et 38 pour cent avaient moins de 18 ans. « La stratégie visant à réduire la transmission du choléra est un succès, comme illustrée par la diminution progressive des cas suspects au fil des ans. Cependant, la bataille n’est pas encore gagnée et l’effort doit être soutenu en 2016. Malheureusement, nous constatons que les financements destinés à la réponse rapide au choléra continuent de diminuer. Il est également essentiel que les acteurs du développement s’impliquer dans la lutte en intégrant le risque de choléra dans leurs programmes de santé, d’eau et d’assainissement sur le long terme. Avec le renforcement des capacités locales en matière de surveillance et d’intervention, la population locale doit également être préparée à mieux faire face au choléra. Cette préparation doit également être renforcée. En outre, la sécheresse actuelle aggravée par le phénomène El Niño et la malnutrition qui y est liée rendent la lutte contre le choléra encore plus importante pour le pays », a souligné Mme Ségolène de Beco, Chef du Bureau ECHO en Haïti.«Au nom de tous les enfants d’Haïti, nous sommes reconnaissants à ECHO pour cette généreuse contribution.» Marc Vincent, Représentant de l’UNICEF en Haïti, a salué cet accord. «Les maladies d’origine hydrique comme le choléra ont un impact direct et considérable sur les enfants et les familles les plus vulnérables. Mais elles sont évitables. Le choléra peut tuer en quelques heures un enfant qui souffre de malnutrition ou qui vit dans une communauté sans accès à des soins adéquats. Des mesuressimples telles que la désinfection de l’eau, le lavage des mains ou la défécation dans des latrines peut l’empêcher de tomber malade. Notre défi est de fournir les conditions qui permettent aux parents de faire le choix sûr. »2016 est une année cruciale pour affirmer et étendre les progrès accomplis dans la lutte contre le choléra. Et cette nouvelle contribution d’ECHO est d’autant plus importante que l’UNICEF et ses partenaires connaissent une baisse continue du financement dans la lutte contre la maladie. Pourtant, pour protéger les populations contre les épidémies futures, il est vital de poursuivre et de renforcer l’approche de prévention et d’intervention, en particulier dans les départements de l’Ouest, du Nord, du Centre et de l’Artibonite, qui restent les plus touchés par le choléra. En juin, Haïti entrera dans la saison des ouragans (de juin à novembre) avec une probabilité significative que la saison 2016 sera «active», avec des périodes de précipitations massives. Cela devrait augmenter le nombre de cas suspects de choléra, en raison des niveaux toujours élevés de défécation en plein air et les pratiques d’assainissement et d’hygiène insuffisantes, qui accentue encore le risque de contamination de l’eau et de la nourriture par les pluies. Aujourd’hui, le Plan National pour l’Elimination du Choléra, reste sous-financé de 36 pour cent par rapport aux exigences (ONU, mise à jour 2016). Ce déficit de financement met en péril les efforts et les investissements de ces trois dernières années, ainsi que d’innombrables vies. Selon le dernier Sitrep d’observation des frontières publié par l’OIM en Haïti (Avril 2016), 49,693 ménages représentant 86,944 personnes ont traversé la frontière vers le territoire haïtien depuis le début de la crise entre la République dominicaine et Haïti, en ce compris quelques 1.279 présumés mineurs non accompagnés. La situation de ceux qui arrivent en Haïti est difficile, en particulier celle des enfants car ils risquent une séparation familiale et des atteintes à leurs droits. La contribution d’ECHO permettra à l’UNICEF de maintenir son soutien au gouvernement par l’intermédiaire de l’Institut du Bien-Etre et de Recherche (IBESR) et de la société civile haïtienne, dans leur assistance aux enfants qui sont retournés en Haïti. «La migration entre la RD et Haïti est d’abord et avant tout une question de protection qui doit être surveillée de près. Conformément aux principes humanitaires et aux droits de l’homme, une attention particulière devrait cibler les personnes d’origine haïtienne nées en République Dominicaine qui à risquent de perdre leur citoyenneté dominicaine et devenir apatrides, avec parmi eux, des enfants», poursuit Mme de Beco.

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