La présidence espagnole de l’Union Européenne a annoncé ce jeudi 24 janvier 2002 que la suspension de l’aide à Haïti sera levée après la signature d’un accord politique entre le gouvernement lavalas et l’opposition. Dans un communiqué, rendu public à Madrid, les 15 de l’UE déclarent constater que les principes démocratiques n’ont pas encore été rétablis en Haïti après un an et demi de crise et différentes tentatives de conciliation et de médiation. Les pays européens estiment qu’ils n’ont d’autre choix que de maintenir les mesures de rétorsion adoptées le 29 janvier 2001 “ tant qu’un accord de base n’aura pas été signé entre les deux protagonistes de la crise”. L’UE a suspendu notamment un crédit de 44,4 millions d’euros et des aides budgétaires directes. Les 15 soulignent qu’en cas de compromis politique, la coopération financière reprendra au fur et à mesure lorsque des élections locales se seront déroulées de façon “ satisfaisantes selon le point de vue des observateurs officiels internationaux”. Le document précise que la communauté européenne n’entend pas pénaliser le peuple haïtien et compte poursuivre les programmes de coopération non affectés par les sanctions.Dans une interview accordée à Radio Métropole, ce jeudi 24 janvier, le représentant de l’UE en Haiti, Raphael Matos, a indiqué que les Quinze sont disposés à décaisser 350 millions de dollars après la signature d’un accord politique. Une partie de l’assistance internationale à Haïti est suspendue depuis la tenue des élections législatives et locales controversées du 21 mai 2000 largement remportées par le parti au pouvoir Fanmi Lavalas et contestées par l’opposition et la communauté internationale. L’Organisation des Etats Américains (OEA) qui joue le rôle de médiateur dans la crise haïtienne n’a toujours pas obtenu de compromis entre les acteurs après 17 missions.
L’Union Européenne conditionne à nouveau la reprise de son aide à Haiti à la conclusion d’un accord politique
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