Lutte contre le VIH/SIDA : Haïti ne peut pas baisser les bras

Haïti occupe toujours la première place des pays de la Caraïbe affectés par le VIH/SIDA. Selon les dernières estimations, 400 mille haïtiens vivent avec le virus de l’immuno-déficience humaine. La propagation de l’épidémie dans le pays évolue au rythme de 30 mille nouveaux cas par an. Toujours selon les dernières estimations, 75% des personnes infectées au VIH se situent dans la tranche d’âge 25-54 ans. Ce qui représente environ 250 mille adultes de moins dans la force de travail du pays. En 2003, près de 20 mille décès liés au VIH/SIDA ont été enregistrés dans le pays. Entre autres conséquences, le nombre d’orphelins du Sida a pratiquement doublé passant de 150 à 300 mille. Parallèlement à la croissance du VIH/SIDA dans le pays, on assiste à une recrudescence des cas de tuberculose. Dans son exposé au colloque sur l’économie de la santé et le développement durable en Haïti, au Karibe Convention Center, l’économiste Eric Gaillard a attiré l’attention des participants sur cette problématique. « La population adulte est extrêmement affectée par la résurgence des cas de tuberculose dans le pays », a-t-il fait remarquer. En Haïti, plus de 50% des malades du Sida développent une tuberculose, selon des études publiées dans des revues spécialisées. Par rapport à cette double épidémie, il s’avère urgent de prendre des mesures qui permettent de protéger la santé de la population. En raison des dépenses à consentir pour supporter les soins médicaux, les conditions de vie des ménages ont nettement détérioré. La campagne nationale contre la VIH/SIDA cette année devrait débuter au mois d’avril. Les organisations engagées dans la lutte contre l’épidémie envisagent de mettre sur pied une série d’activités de sensibilisation jusqu’au 1er décembre, journée mondiale contre cette épidémie. L’expérience haïtienne dans la lutte contre le Sida a été saluée par les pays de la région lors de la conférence internationale des Etats de la Caraïbe sur le Sida, tenue récemment à Santo Domingo. En effet, selon le responsable des centres GHESKIO, le docteur Jean William Pape, la prévalence du VIH est passée de 6 à 3,2%.

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