L’Envoyée spéciale de l’UNESCO pour Haïti, Michaëlle Jean, témoignera sa solidarité à l’égard des femmes haïtienne lors de la clôture du Forum national sur la problématique de la femme haïtienne, qui aura lieu à Port-au-Prince ce 8 mars à l’occasion de la Journée internationale de la femme. « J’étais là, le 8 mars 2010, alors que le pays venait d’être frappé durement, douloureusement par le séisme dévastateur du 12 janvier. Le mouvement des femmes d’Haïti avait perdu de nombreuses chefs de file et devant plusieurs milliers d’Haïtiennes massées dans la cour de ce qui restait du ministère de la Condition féminine et qui scandaient de façon tellement émouvante que la vie saurait triompher du malheur, j’ai tenu à dire, moi aussi, que la reconstruction du pays ne saurait arriver sans l’apport des femmes du tout Haïti, sans leurs perspectives et leurs forces vives. » Madame Jean, qui se rendra en Haïti à compter du 6 mars prochain, tenait à participer à ce grand rassemblement qui réunira près de 600 femmes provenant des 144 communes du pays. Le Forum national permettra de dégager les pistes de politiques qui constitueront le cahier de charges de la Ministre à la Condition féminine et aux droits des femmes d’Haïti, Marie Yanick Mézil. La ministre Mézil s’est engagée pendant son mandat à renforcer l’autonomisation financière des femmes, à initier des projets-pilotes luttant contre la féminisation de la pauvreté, en plus de promouvoir les droits des femmes. L’Envoyée spéciale de l’UNESCO reconnait qu’avec la démission récente du premier ministre Garry Conille, le pays est une fois de plus plongé dans une crise politique qui ne fait que retarder la relance de l’économie et qui, conséquemment, place les femmes dans une position de vulnérabilité encore plus grande. Michaëlle Jean joint donc sa voix à tous celles et tous ceux qui, en Haïti comme à l’étranger, appellent le Président, le Parlement et les membres du cabinet à sortir le pays de cette impasse qui déstabilise le bon fonctionnement des institutions et qui mine la confiance des donateurs et des investisseurs. « Chaque serviteur de l’État, peu importe son rôle au sein de l’appareil démocratique, doit privilégier l’intérêt absolu de la Nation afin d’assurer le bien-être des citoyens. La population n’a que faire de ces batailles fratricides, a déclaré Madame Jean. Elle attend de ses élus une gouvernance responsable qui garantira un climat de stabilité, le renforcement des institutions du pays et le développement économique. »L’Envoyée spéciale prendra le pouls de la situation au fil de ses rencontres pendant son séjour avec plusieurs membres du gouvernement. Elle rencontrera entre autres le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, M. Réginald Paul, pour discuter du Plan opérationnel d’éducation 2010-2015 qui vient d’être validé par son gouvernement. Cette feuille de route en matière d’éducation a reçu l’appui de l’UNESCO. L’organisation internationale accompagnera le gouvernement dans les actions à mener pour la mise en œuvre de cette démarche. Madame Jean participera également le 7 mars au lancement d’Haïti-Éduc’2012, la première d’une série de rencontres organisées par le Groupe de réflexion et d’action pour une Haïti nouvelle (GRAHN), dont font partie des centaines d’Haïtiennes et d’Haïtiens, qu’ils soient résidants ou de la diaspora, et qui veulent contribuer à l’articulation du cadre de reconstruction en Haïti. EJ/Radio Métropole Haïti