Réunis à Dakar dans le cadre du XVe Sommet de la Francophonie, les chefs d’État et des pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ont officiellement désigné, par consensus, Michaëlle Jean au poste de Secrétaire générale de l’OIF. Agée de 57 ans, Mme Jean, ex-gouverneure générale du Canada, s’est imposée à la tête de l’OIF face à quatre candidats africains dont Henri Lopès, ancien premier ministre de la République du Congo, Jean-Claude de l’Estrac, natif de l’île Maurice, et Pierre Buyoya, ancien président du Burundi. La nouvelle de l’élection de Mme Jean à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a très vite fait tache d’huile. Elle a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme ce dimanche par les Haïtiens, du plus simple des citoyens au premier mandataire de la nation. Sur les réseaux sociaux, les commentaires ont multipliés par milliers pour saluer la désignation de Mme Jean comme le nouveau patron de l’OIF. Ils sont nombreux à voir dans cette nomination une grande victoire pour Haïti. Le chef de l’Etat, Miche Martelly, a qualifié cette élection de «victoire pour notre chère Haïti». Il a en outre salué «l’exploit» de Michaëlle Jean et souligné «l’engagement exceptionnel de cette haïtiano-canadienne aux côtés des jeunes et des femmes ainsi que sa détermination». Pour sa part, le Premier ministre Laurent Lamothe a félicité «cette femme remarquable née sur la terre d’Haïti qui a toujours manifesté sa solidarité à l’endroit du peuple haïtien». Réaffirmant la volonté de son gouvernement de renforcer sa coopération avec l’OIF, M. Lamothe espère vivement que le développement humain sera au centre des préoccupations de la nouvelle secrétaire générale. Des dignitairesétrangers, dont le président du Sénégal, MackySall, attribuent sa victoire à ses grandes qualités et à son charisme, et considèrent sa nomination comme un « beau symbole ». « La Francophonie doit être une organisation ouverte et en phase avec son temps et le choix d’une femme comme Michaëlle Jean est un choix […] qui s’impose pour notre espace et qui va faciliter le consensus », a dit M. Sall, à la clôture de ce sommet sur le thème « Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement ». Avant de devenir la nouvelle secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean avait travaillé d’abord comme journaliste à Radio Canada. Elle a en outre occupé la haute fonction de Gouverneure générale du Canada de 2005 à 2010.Depuis 1er octobre 2010, Michaëlle Jean agit à titre d’envoyée spéciale de l’UNESCO en Haïti dans le but d’obtenir des fonds pour la reconstruction du patrimoine haïtien et favoriser l’éducation. Polyglotte, Mme Jean parle5 langues : le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien et le créole haïtien. Elle a reçu de nombreuses distinctions dont le Grand-croix et l’ordre du mérite militaire. Créé en 1997, le poste de secrétaire général, avec un mandat de quatre ans, a été successivement occupé par l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali et le Sénégalais Abdou Diouf.L’OIF, compte actuellement 274 millions de locuteurs dans le monde, dont 54,7% d’Africains. L’organisation a indiqué s’être élargie avec l’entrée de trois nouveaux pays observateurs: le Mexique, le Costa Rica et le Kosovo. L’OIF représente désormais 80 pays (57 États membres et 23 observateurs). Madagascar accueillera le prochain sommet en 2016. Michaëlle Jean est née à Port-au-Prince en 1957. Sa famille fuit la terreur duvaliériste en 1968, et s’établit à au Québec. L’histoire de Mme Jean n’est pas si différente de celle de Dany Laferrière, récemment élu membre de l’académie française. MJ/Radio Métropole Haïti