Myrlande Hyppolite Manigat lance un sévère avertissement au Pouvoir Lavalas qui s’empresse d’amender la Constitution de 1987 notamment dans ses dispositions limitant le nombre de mandats présidentiels. Invitée au Journal du Matin de Radio Métropole de ce jeudi 15 mai 2003, la constitutionnaliste soutient que l’article 134-3 de la Loi Mère qui limite à deux (2), le mandat présidentiel est formel et ne doit pas être modifié au regard de l’alternance politique et de la démocratie dont il est fait mention comme choix de gouvernement dans le préambule de la Constitution . L’épouse de l’ex-président Leslie F. Manigat précise que cet article s’inscrit dans la lignée de ceux qui ne peuvent être retouchés et qui définissent clairement qu’Haiti est une République . En ce qui a trait à l’article 15 traitant de l’interdiction de la double nationalité et qui est également ciblé par Lavalas pour permettre aux citoyens étrangers d’origine haitienne de briguer n’importe quel poste électif , Mme Manigat , auteur d’un ouvrage en faveur d’une nouvelle Constitution, est d’avis qu’il ne faut pas avoir de préjugés vis-à-vis des compatriotes de l’extérieur . Toutefois, elle soutient que certains postes ne peuvent être occupés par des gens ayant une double nationalité . D’un autre côté, Myrlande Manigat insiste sur le respect de la procédure de l’amendement prévu par la Charte Fondamentale . La spécialiste précise que tout projet d’amendement doit être soumis à la dernière séance de la dernière session d’une législature . Myrlande Manigat rappelle que le dossier va être étudié par la prochaine législature . De plus, elle souligne que l’article 284 – 2 précise que “ l’amendement obtenu ne peut entrer en vigueur qu’après l’installation du prochain président élu . En aucun cas , le président sous le gouvernement de qui l’amendement a eu lieu ne peut bénéficier des avantages qui en découlent “ . Myrlande Manigat met en garde contre tout plébiscite ou référendum pour légitimer un tel projet qui ne saurait autre qu’une action dictatoriale. Le mercredi 14 mai 2003 , le sénateur de la Grand’Anse , Louis Gérald Gilles, s’est déclaré favorable à l’amendement de l’article 134-3 de la Constitution qui interdit à un citoyen de briguer un 3ème mandat présidentiel . Une situation qui devrait favoriser Jean Bertrand Aristide qui est à son deuxième et dernier mandat . M. Gilles , l’un des invités du Journal du Matin de Radio Métropole, croit que cet article devrait être modifié dans le cadre du projet d’amendement évoqué par le régime en place. Le sénateur contesté estime que Lavalas dispose de la légitimité nécessaire pour proposer ces amendements à la Charte Fondamentale de 1987.
Mise en garde de la constitutionnaliste Myrlande Manigat à Lavalas par rapport à son projet d’amendement constitutionnel
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