Mise en garde des économistes au gouvernement

Plusieurs économistes haitiens ont averti le gouvernement des conséquences d’une conversion des comptes bancaires en dollars américains en gourdes. En dépit du démenti des autorités monétaires du pays , ces spécialistes estiment que le Pouvoir doit faire davantage pour calmer les appréhensions du marché très frileux depuis les rumeurs de plus en plus persistantes relatives à la  » nationalisation  » des comptes en devise . Intervenant sur Radio Métropoole , ce lundi 14 septembre 2002, L’économiste Jean Claude Paulvin , de la firme  » ECOSOF » , a noté qu’une telle mesure risquerait de paniquer le marché , fragiliser le système financier (qui dépend en partie de la diaspora et de l’assistance internationale) et faire déraper le taux de change qui dépasse aujourd’hui les trente (30) gourdes . Le chroniqueur économique de Radio Métropole ,Kesner Pharel , a renchéri que cette situation pourrait provoquer une fuite de capitaux d’autant qu’il y a un dépôt important de dollars américains dans le système évalué à plus de 30% . Le P.D.G. du  » Group Croissance  » rappelle que la tentation de ramener le dollar à quinze (15) gourdes avait été initiée sous les gouvernements du président Prosper Avril ( 1988-1990) et du premier ministre Marc Louis Bazin ( 1992-1993) et avait provoqué un marché noir important . Ces économistes estiment que le gouvernement n’est pas en mesure de gérer une situation qui pourrait se caractériser par un taux de change de cinquante (50) gourdes pour un (1) dollar américain . De plus, ils soulignent qu’une éventuelle « nationalisation » provoquerait de la méfiance chez les investisseurs et serait suicidaire sur les plans économique et politique . Les spécialistes sont d’avis que le gouvernement doit tout faire pour restaurer la crédibilité auprès des agents économiques en commençant par assainir les finances publiques . Ils soulignent que le déficit budgétaire ne fait qu’augmenter , 2 milliards de gourdes pour 2000-2001 et 3 milliards pour 2001-2002. Les experts soutiennent qu’il faut à la fois une discipline sur le plan monétaire et fiscal et la résolution de la crise politique vieille de plus de deux (2) ans pour créer les conditions propices à la relance de l’économie .

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