Montée préoccupante de l’insécurité en Haïti, alerte OCHA

La Coordination humanitaire de l’ONU décrit, dans un état des lieux sur la situation en Haïti, une détérioration de la sécurité dans le pays où les bandes armées, notamment les anciennes Forces armées haïtiennes, se posent avec de plus en plus d’audace en garants de l’ordre public. La détérioration de la sécurité, particulièrement aux Gonaïves est particulièrement préoccupante indique aujourd’hui le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans un communiqué (en anglais) faisant le point sur la situation à Haïti. Le banditisme et les comportements criminels sont de sérieux obstacles à la mise en œuvre des programmes humanitaires mais aussi au processus de transition qui permettrait de faire passer le pays d’une situation d’urgence à une phase de réhabilitation et de développement, indique OCHA qui souligne que les anciens membres des Forces armées haïtiennes font preuve d’une audace croissante dans leur façon de se poser en garants de l’ordre public, reprenant ce faisant le contrôle de fait d’un certain nombre de villes. Les efforts de de la communauté humanitaire s’étant principalement concentrés, au cours des derniers six mois, sur les secteurs de Mapou, Fonds-Verrettes et dernièrement des Gonaïves, les activités dans les autres régions ont par conséquent été réduites, précise le communiqué. Au plan de la sécurité, la situation à Port-au-Prince reste plutôt stable en dépit d’une tension diffuse et des tirs sporadiques quotidiens, poursuit-il. Des affrontements réguliers entre des gangs lourdement armés et la police nationale de Haïti (PNH) se traduisent par des pertes régulières des deux côtés. Quelques anciens militaires en armes patrouillent encore dans la ville où ils installent des barages. Il a été demandé à la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti, la MINUSTAH, d’accroître sa capacité de protection et de sécurisation, indique également OCHA qui précise que la Mission de l’ONU appuie l’action des 40 policiers de la PNH opérant aux Gonaïves dont la population s’élève à 230 000 habitants. Un dirigeant rebelle présent dans la ville, Winter Etienne, a déclaré à l’Associated Press qu’il donnait au Gouvernement une date limite pour rétablir la situation aux Gonaïves tandis que la MINUSTAH suit de près la situation, précise la Coordination humanitaire de l’ONU. Les services de coordination de la sécurité de l’ONU ont reçu le renfort de personnel supplémentaire, ce qui lui permet de mieux évaluer la situation en matière de sécurité dans le pays. Il a été décidé d’installer une antenne aux Gonaïves où un membre de l’équipe de sécurité de l’ONU sera affecté. OCHA indique également que des réunions de coordination de l’action humanitaire ont lieu deux fois par semaine, souvent en présence du ministre haïtien de l’Environnement, M. Wainwright. « La coordination reste un défi, notamment lorsqu’il s’agit de mener à bien des opérations de nettoyage et de distribution d’articles de secours sans déclencher de violences », indique le Bureau. Il précise également que cette coopération avait été renforcée au niveau technique de façon à « éviter la politisation croissante des représentants de facto des districts. » Début novembre, la MINUSTAH annonçait l’arrestation de trois leaders de gangs et de 90 personnes lors d’une opération dans le quartier Bel Air de Port-au-Prince connu pour abriter des bandes armées. Effectuée en coordination avec le Gouvernement de transition haïtien, cette opération avait mobilisé environ 200 militaires et policiers de la brigade brésilienne et de la police civile (CivPol) de la MINUSTAH ainsi que de la police nationale d’Haïti (PNH) et avait été réalisée sans faire aucun blessé. Source : ONU (Communiqué de presse), 17 novembre 2004

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