Il ne se passe pas un jour sans que des associations de presse ne rapportent des agressions contre des reporters. La situation se détériore en dépit des garanties données par les autorités Lavalas. Il y a environ une semaine, le rapporteur de la commission sur la liberté d’expression de l’Organisatin des Etats Américains (OEA) avait exprimé ses profondes préoccupations par rapport aux cas répétés de violations des droits de l’homme en Haïti. Dans son rapport, la Commission avait évoqué des cas d’assassinats de journalistes, d’enlèvements, d’intimidations et de menaces constantes dont sont l’objet des membres de la presse indépendante. Mais, la situation est d’autant critique quand les autorités ne se laisssent pas prier pour rappeler à qui veut l’entendre et comprendre que nous sommes dans un état de droit. Ce qui se traduirait par un régime où la liberté d’expression est respectée. Parfois, les autorités disent compatir aux souffrances des victimes comme c’était le cas lors de l’enlèvement du journaliste de Radio Caraïbes F.M., Israël Jacky Cantave. Et là encore, le secrétaire d’Etat à la Communication Mario Dupuy avait souligné la responsabilité du gouvernement dans la protection de tous les citoyens. Pour revenir à la répression qui s’abat sur la presse, il faut comprendre, quand il s’agit de déplorer un acte les réactions se multiplient. Le porte-parole de Jeunesse Pouvoir Populaire (JPP), René Civil, avait lui aussi déclaré condamner cet acte. A bien apprendre les propos tenus par le chef de l’Etat, Jean Bertrand Aristide, en Afrique du Sud, aux micros des journalistes étrangers, en Haïti les travailleurs de la presse auraient donc le feu vert de critiquer les autorités sans qu’ils aient à subir de pression ou de menaces. M. Aristide déclare applaudir les critiques constructives des journalistes. Au micro de Radio France Internationale (RFI), le président haïtien avait promis d’assumer ses responsabilités et en même temps, d’encourager la dynamisation de cet élément vital de l’Etat de droit. Mais dans les faits, le constat est différent en témoignent les interventions répétées du secrétaire général de l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH), Guyler C. Delva, auprès des responsables pour d’une part dénoncer les agressions contre les membres de la presse et, d’autre part, pour réclamer justice pour des journalistes victimes. Et ces derniers jours, face à la proportion alarmante de la répression qui s’abat sur la presse, M. Delva s’est même déclaré scandalisé. C’est la triste réalité de la presse haïtienne sous le régime Lavalas. Récemment un maire en poste a giflé un journaliste en plein tribunal. Rigaud Xavier continue de circuler sans inquiétude en dépit d’une levée de bouclier de la population de Grand Goave pour exiger son arrestation. Aux Gonaïves des correspondants de presse dont ceux de Radio Métropole et de Radio Quysqueya vivent dans la peur à cause des graves menaces de mort qui leur sont proférées par des proches du pouvoir. Toujours aux Gonaïvies, les membres d’Organisations Populaires (OP) Lavalas qui ont droit de cité , mettent à l’index un secteur de la presse comme étant à la solde d’un groupe anti-Lavalas. A Miragoane, le correspondant de Radio Vision 2000 a été brutalisé par des policiers. Ces derniers qui, on se le rappelle, avaient battu des manifestants puis ouvert le feu sur le bétail, selon les habitants. Récemment, le directeur de Radio Limonade a dû se mettre à couvert, le responsable de la Police de la zone est intervenu personnellement à la station pour le réprimander en raison d’une interview qu’il a accordé à un dirigeant de l’Opposition. Quelques jours auparavant, des membres d’OP pro-Lavalas avaient agressé publiquement des journalistes qui couvraient la manifestation des étudiants de l’université et des contre manifestants. Des actes des OP telles “Domi Nan Bwa”, “Bale Wouze” sur la presse, à la brutalité policière; la répression sur la presse gagne du terrain et aucune réaction des responsables . Ce qui est évident sous le gouvernement Lavalas, la liste d’agression contre la presse est longue vraiment trop longue pour un régime qui promet toujours de respecter ou de faire respecter la liberté d’expression. Une liberté comme l’a indiqué en titre le magazine “Le Rouleau” qui devient en Haïti une mystification permanente.
Multiplication des cas d’agression contre les journalistes haïtiens à travers le pays
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