Ils étaient plusieurs dizaines, le jeudi 10 juin 2004, munis de balais et de pelles à lancer cette opération à Port-au-Prince. Cette initiative coïncidait avec la journée mondiale de la propreté. Ils sont, pour la plupart, des écoliers, des étudiants à l’université, des scouts et des membres d’églises, à répondre présents à l’appel du devoir civique. Sans bandes annonces, sans propagandes, ces jeunes âgés entre 14 et 25 ans ont réussi à donner un bon coup de balai aux principales artères de Turgeau et du centre ville, entre autres zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince. L’on pouvait respirer mieux en l’absence des détritus et des débris qui, généralement, jonchent les rues même après le passage des camions de la voirie. Les objets en plastique, les morceaux de papier ou de carton, les montagnes de poussière étaient enlevés sur la chaussée. Les jeunes en ont profité pour sensibiliser les marchands et les passants sur la nécessité de contribuer à l’assainissement de Port-au-Prince. Le message est clair: « tous ensemble nous pouvons changer l’image du pays », soutiennent-ils. Cette opération de nettoyage et de sensibilisation sur l’ importance de l’assainissement a été également l’occasion de faire des propositions à la population sur la gestion des immondices. « Si tout un chacun se garde de jeter des fatras ça et là devant les écoles, les églises, les édifices publics ou encore dans les marchés publics, on aurait une capitale propre », affirment ces jeunes. Cette mesure individuelle ou collective ne suffit pas, il revient aux autorités d’assumer leurs responsabilités en adoptant les dispositions qui s’imposent. Entre autres, lancer une campagne d’éducation et de sensibilisation sur la gestion des immondices, appliquer les lois en vigueur protégeant l’environnement et les infrastructures de la ville. A Port-au-Prince comme dans les autres villes du pays, n’importe qui peut se permettre de déposer des matériaux de construction dans les rues congestionnant les canaux d’évacuation. Conséquences, l’eau usée change de direction et détruit la mince couche d’asphalte déposée sur la chaussée. Les personnes mal éduquées qui remplissent les égoûts et les ravins de fatras contribuent également à la destruction des infrastructures de la ville. Les opérations de nettoyage lancées par les jeunes pour sensibiliser la population sur la problématique de l’environnement intervient à un moment où le pays est menacé par une catastrophe écologique de grande ampleur.
Nettoyage de plusieurs rues de la capitale haïtienne par des jeunes
Publicité