« Notre peuple ne mérite pas ça », se lamente l’écrivain canadien né à Haïti Dany Laferrière, qui se trouvait à Port-au-Prince au moment du séisme, dans un entretien au journal français Le Figaro samedi. »En quelques instants, j’ai vu des maisons s’effondrer, des immeubles tomber. (…) J’ai assisté à des scènes indescriptibles. Ce qui m’a le plus frappé c’est la force des hommes dans un moment aussi difficile », explique l’écrivain, qui se trouvait dans son pays natal pour participer au festival littéraire Etonnants Voyageurs. »Ensuite, un silence s’est installé durant les deux jours qui ont suivi le séisme… Les rues étaient sûres, alors même que les rescapés dormaient à même le sol », témoigne M. Laferrière, qui a été rapatrié dans la nuit de jeudi à vendredi à bord d’un avion militaire canadien. »Notre peuple ne mérite pas ça. D’ailleurs, dans ce nouveau malheur, la population a fait face avec dignité, sans en vouloir à quiconque. Cette gravité et cette élégance d’âme m’impressionnent », poursuit-il.L’écrivain, lauréat du prix Médicis 2009, assure qu’il n' »aurait pas imaginé » qu’une mobilisation internationale d’une telle ampleur se mettrait en place pour venir en aide aux Haïtiens et estime que « cette tragédie a paradoxalement créé un espace qui doit déboucher sur des actions positives ». »De grâce, ne limitons pas Haïti à un séisme, ne nous contentons pas de la simple charité chrétienne sans lendemain. (…) Ce pays va continuer de vivre et de créer tout en enterrant ses morts », dit-il.AFP