Nouveau week-end sanglant à Port-au-Prince , le pouvoir lance un ultimatum aux détenteurs illégaux d’armes à feu

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Le week-end du 24 au 26 mai 2002 a été très mouvementé dans le quartier de Cité Soleil (Grand Bidonville de Port-au-Prince) où des affrontements entre la Police et des groupes armés ont fait trois (3) morts et un (1) blessé. Les Organisations Populaires (OP) de Cité Soleil ont dressé des barricades enflammées sur la chaussée pour protester contre la mort de leurs camarades. Dans des déclarations faites à Radio Métropole, ces OP s’en prennent au chef de l’Etat ,Jean Bertrand Aristide, qui, selon elles, cherchent à les  » liquider  » et accusent la Police Nationale d’Haïti (PNH) d’avoir procédé à de exécutions sommaires. La PNH a rejeté ses accusations . Selon le porte-parole de l’institution policière, Jean Dady Siméon, les agents de l’ordre sont intervenus dans la zone de l’aéroport international de Port-au-Prince le week-end écoulé où des gangs opéraient. M. Siméon précise que des patrouilles de la PNH ont essuyé des tirs à Cité Soleil et dans ces échanges un membre de la population a été blessé. Jean Dady Siméon en profite pour assurer que la situation à Cité Soleil est sous contrôle. Cette énième situation de turbulence dans les quartiers populaires où les armes dictent leur loi intervient à un moment où le pouvoir Lavalas vient de lancer une campagne de désarmement à travers la méthode de rachat d’arme au double de leur valeur. Le gouvernement vient même de donner aux détenteurs d’armes illégales jusqu’au 15 juin 2002 pour se plier à ses injonctions. Dans un communiqué publié le vendredi 24 mai, les ministres de la justice et de l’intérieur respectivement Jean Baptiste Brown et Jocelerme Privert précisent que passer ce délai la police procédera à des fouilles systématiques en vue de la saisie des armes illégales encore en circulation. Le texte poursuit que les contrevenants seront arrêtés et déférés par devant leur juge naturel . Le désarmement des bandes rivales est une des neuf (9) conditions posées par l’Opposition pour reprendre les discussions de sortie de crise . La question du désarmement est également une source de préoccupation pour la communauté internationale qui à travers le médiateur de l’OEA , Luigi Einaudi , réclame des mesures urgentes pour créer un climat de sécurité en Haiti .

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