Nouvelle journée de tension à Port-au-Prince, des magasins saccagés

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Les activités sont au point mort à Port-au-Prince où en dépit des appels lancés par le gouvernement haïtien, des hommes armés en civil se réclamant du pouvoir continuent d’occuper des points stratégiques de la capitale pour, disent-ils, faire face à toute éventuelle attaque de rebelles du Front de Résistance pour la Reconstruction d’Haïti. Les écoles et la quasi-totalité des banques commerciales ou presque sont restées fermées, jeudi. Dans l’après midi, des vents de panique ont été enregistrés à Pétion-ville suite à une intervention violente de présumés partisans du président Jean Bertrand Aristide. Ces derniers armés de fusils de calibre 12, pour la plupart, tiraient des coups de feu dans la zone du marché de la commune. Des individus lourdement armés ont également saccagé des magasins notamment à Martissant, ont constaté des journalistes sur place. Au niveau de l’aéroport international de Port-au-Prince, de nombreux ressortissants étrangers et d’haïtiens faisaient la queue dans l’attente d’un avion pour quitter en urgence le pays. Les membres non essentiel des personnels de l’ONU et de l’OEA encore présents en Haïti ont été escortés par des soldats d’une unité spécialisée des forces armées américaines. De leur côté, les autorités dominicaines ont dépêché, jeudi, des hélicoptères à Port-au-Prince pour évacuer plusieurs de leurs diplomates et leurs proches. Dans l’intervalle, de fortes pressions ont été exercées sur le président Jean Bertrand Aristide pour qu’il appelle ses partisans à mettre fin aux scènes de violence dans la capitale. En dépit des annonces faites par les responsables de la police nationale concernant certaines dispositions prises en vue de rétablir l’ordre, les port-au-princiens se montrent plutôt très inquièts pour leur sécurité et se terrent chez eux pour éviter d’être la proie de bandits armés qui opèrent en toute quiétude dans la capitale. A Port-au-Prince, au niveau du Canapé-vert, des chimères lavalas lourdement armés étaient remarqués dans la zone en train de mener une opération violente, jeudi après midi. A Bourdon, un jeune garçon a été atteint d’une balle à la tête suite à une intervention que menaient des hommes armés. Selon des témoins, les bandits ont mitraillé la zone de Bourdon blessant également une femme. Depuis l’aggravation de la situation générale du pays avec l’avancée des insurgés, les policiers sont très peu remarqués dans les rues de Port-au-Prince. Du moins, bon nombre d’entre eux circulent en civil dans des véhicules privés souvent sans plaque d’immatriculation. Par contre, les partisans armés du pouvoir (chimères) ont pris position dans des points stratégiques et effectuent des fouilles à longueur de journée. Certains d’entre eux en profitent pour rançonner les occupants des voitures examinées, dénoncent des victimes.

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